Attaques de prison: Darmanin affirme que les personnes interpellées "sont liées au narcotrafic"

Gérald Darmanin le 26 juin 2024, à Paris - Bertrand GUAY
Plus d'une vingtaine de personnes ont été interpellées dans l'enquête sur les attaques de prisons ces dernières semaines, dans le cadre du mouvement inconnu dit "DDPF" pour "droit de prisonniers français". Quatre nouvelles interpellations, dont trois concernant des personnes mineures, ont eu lieu ce mercredi 30 avril dans la matinée, selon une source proche du dossier.
Invité de France Inter ce mercredi 30 avril, Gérald Darmanin affirme que ces personnes "sont liées au narcotrafic". "On voit bien que ce n'est ni l'ultragauche, ni une ingérence étrangère, ni le fruit d'une coïncidence générale", explique le ministre de la Justice.
Contre la loi narcotrafic et les prisons de haute sécurité
Gérald Darmanin affirme que les interpellés dans cette affaire sont des personnes "qui n'ont pas envie d'aller dans le régime carcéral que je crée, que nous créons, en ce moment qui vise à les isoler du reste du monde".
"C'est évident qu'ils ont essayé d'intimider les agents pénitentiaires pour qu'ils fassent grève, qu'ils arrêtent de travailler et qu'ils demandent au gouvernement de ne pas adopter cette loi", poursuit-il.
Le ministre fait ici référence notamment à la loi narcotrafic adoptée définitivement ce mardi à l'Assemblée nationale, alors que la France fait face, selon lui, à "l'explosion de la cocaïne et des drogues de synthèse".
L'une des mesures-phare de ce texte est la création en janvier 2026 d'un parquet tional anticriminalité organisée (Pnaco), sur le modèle du parquet national antiterroriste (Pnat).
En outre, depuis plusieurs mois, Gérald Darmanin défend la création de quartiers de haute sécurité dans les prisons pour les trafiquants les plus dangereux, un régime inspiré des lois antimafia italiennes et dont le premier exemple verra le jour fin juillet à Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais).
Des détenus participaient l'organisation des attaques
Parmi les personnes interpellées depuis le début de la semaine, Gérald Darmanin cite par exemple "cinq détenus dans les prisons qui communiquaient et organisaient ces vengeances ou cette intimidation de l'État avec des tirs de kalashnikov sur les domiciles des agents".
Sur France Inter, il indique également que l'on trouve également "des petites mains, souvent des mineurs, qui ont été payé quelques centaines ou milliers d'euros pour passer à l'acte".
Il y a également "les personnes qui ont organisé sur les réseaux sociaux les images que nous avons vu et qui visent à terroriser les agents pénitentiaires" ainsi que "les commanditaires qui ont organisé, pensé et trouvé un circuit de financement pour ces attaques".
Tirs d'arme automatique contre les établissements, voitures brûlées sur les parkings ou encore dégradations visant spécifiquement les domiciles d'agents pénitentiaires... Plusieurs prisons françaises ont été ciblées ces dernières semaines.
Ces opérations ont été coordonnées, avait appris BFMTV d'une source proche du dossier et planifiées en réaction à la création, par Gérald Darmanin, de ces prisons de haute sécurité. Pour le ministre ce mercredi, les établissements pénitentiaires sont "des lieux de symbole de l'autorité de l'État".