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Attaques contre les prisons: au moins une vingtaine d'interpellations en cours partout en France

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Un vaste coup de filet est en cours ce lundi 28 avril dans plusieurs départements français pour interpeller des dizaines de personnes soupçonnées d'être en lien avec les attaques des prisons.

Un vaste coup de filet. Ce lundi 28 avril à l'aube, plusieurs interpellations sont en cours dans différents départements français, a expliqué une source proche de l'enquête à BFMTV, confirmant une information de Paris Match. Sont visées des personnes suspectées d'être liées aux attaques de prison ayant eu lieu ces dernières semaines en France, dans le cadre du mouvement dit "DDPF" pour "droit de prisonniers français".

Une vingtaine de suspects est visée par cette opération conduite par la DGSI, selon une source proche de l'enquête à BFMTV. La vague d'interpellations, qui a démarré ce lundi à 6 heures aux quatre coins du pays, en région parisienne, à Marseille, Lyon et Bordeaux, selon l'AFP, pourrait durer plusieurs jours et concerner un plus grand nombre de suspects.

"Force reste à la loi et à la République"

Plusieurs de ces suspects sont actuellement en train d'être interpellés, certains étant déjà en prison et donc extraits de leur cellule, a expliqué une source proche de l'enquête à BFMTV. Il s'agit des commanditaires des opérations, qui auraient piloté les attaques depuis leur prison. Pour ce faire, ils auraient notamment créé des groupes, souvent au nom de DDPF, sur les réseaux sociaux (Télégram, snapchat...). D'après plusieurs sources à BFMTV, ils y proposaient souvent une somme d'argent pour, par exemple, brûler la voiture d'un surveillant ou tirer à l'arme de guerre sur une prison.

Une vidéo diffusée par les malfrats que BFMTV a pu consulter, montre par exemple des personnes tirer à l'arme de guerre sur le domicile de celle qui pensait être une surveillante pénitentiaire, après avoir incendié sa porte d'entrée (ils s'étaient en réalité trompés d'adresse), on voit également écrit "1000 euros à la clef pour toute adresse de surveillant donnée" "5000 euros pour adresse directeur de prison".

Les interpellations ayant lieu à l'extérieur des établissements pénitentiaires concernent les suspects ayant commis ces attaques.

Sur X, le ministre de la Justice Gérald Darmanin s'est félicité de "l'interpellation des auteurs présumés des attaques contre des agents pénitentiaires et les prisons de notre pays. Force reste à la loi et à la République dans notre lutte implacable contre le narcotrafic".

Après la vague d'interpellations, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau félicite lui aussi sur X "les magistrats et les enquêteurs qui ont fait preuve d'une grande détermination et d'un grand professionnalisme qui a permis d'obtenir des résultats dans des temps très courts".

"DDPF"

Ces dernières semaines, plusieurs attaques ont visé différentes prisons françaises. Véhicules brûlés, tirs de kalachnikov... Ces opérations ont été coordonnées, avait appris BFMTV d'une source proche du dossier et planifiées en réaction à la création, par Gérald Darmanin, de prisons de haute sécurité.

Plus globalement, la charge du garde des Sceaux contre le narcotrafic aurait été à l'origine de ces attaques, ce à quoi fait allusion Gérald Darmanin dans son tweet sur la vague d'interpellations. Toutes les pistes restent toutefois ouvertes, y compris la piste de l'ingérence étrangère et celle - un peu moins probable - de l'ultra-gauche.

Le parquet national antiterroriste a annoncé se saisir de l'enquête, ouverte notamment pour "association de malfaiteurs terroriste" et "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste". Selon le Pnat, ces actions ont été revendiquées sur les réseaux sociaux par un groupe baptisé "DDPF - Défense des prisonniers français".

Maxime Brandstaetter avec Lucie Valais