INFO BFMTV. Attaques de prisons: une nouvelle interpellation à Fleury-Mérogis

Une cour de la prison de Fleury-Mérogis, vue depuis l'Unité pour détenus violents, le 21 juin 2023 dans l'Essonne - Geoffroy VAN DER HASSELT © 2019 AFP
Les interpellations continuent. Au lendemain d'un vaste coup de filet, une nouvelle arrestation a eu lieu dans le cadre de l'opération de police, deux semaines après les premières attaques mystérieuses de prisons au nom d'un groupe inconnu "DDPF" pour "Défense des droits des prisonniers français".
Lundi, une vaste opération des forces de l'ordre avait abouti à 25 interpellations aux quatre coins du pays. Sollicité par l'AFP, le Parquet national antiterroriste (Pnat), qui s'est saisi de l'enquête en raison notamment du caractère coordonné des actions, a confirmé cette "nouvelle interpellation ce (mardi) d'une personne détenue, ce qui porte le bilan à 26 personnes interpellées".
"Aujourd'hui, nous nous réjouissons de l'interpellation de plusieurs dizaines d’auteurs présumés de ces attaques. Je veux vous redire mon total soutien et ma totale détermination à 'changer les choses' en prison pour vous aider à mieux travailler, en pleine sécurité", se félicite Gérald Darmanin dans une letrte manuscrite adressée aux agents de l'administration pénitentiaire.
La mesure coercitive visant les 25 personnes placées en garde à vue dès lundi a donc été prolongée. Certaines personnes arrêtées ayant été extraites des cellules dans lesquelles ils étaient déjà emprisonnés.
Déjà entendu par les enquêteurs
C'est le cas de cette nouvelle interpellation, qui a eu lieu dans la prison de Fleury-Mérogis, en Essonne. L'homme avait déjà été arrêté le 16 avril dernier mais sa garde à vue avait été levée après moins d'une journée justement pour attendre la suite des investigations.
À l'époque de sa première interpellation, il était en semi-liberté mais il avait depuis été incarcéré. Il est soupçonné d'être lié au groupe "DDPF" et participait notamment à la chaîne créée sur la messagerie Telegram le 12 avril, veille des premières attaques de prisons en France.
Sur ce groupe avaient été diffusées des revendications, menaces, photos et vidéos. Le canal avait été fermé par l'application Telegram après analyse par les enquêteurs.
"Très grande criminalité"
Le coup de filet intervient alors que l'Assemblée nationale s'apprête mardi, après le Sénat lundi, à voter une proposition de loi destinée à renforcer la lutte contre les narcotrafiquants pour une adoption définitive.
Dans leur communiqué commun de lundi, le Pnat et la Junalco ont relevé que les faits étaient "susceptibles de s'inscrire" dans la "très grande criminalité organisée", qui était l'une des pistes envisagées, avec celle de l'ultragauche et des ingérences étrangères.
Le 13 avril à Agen était apparu pour la première fois le tag "DDPF" (Défense des prisonniers français) près de sept voitures incendiées sur le parking de l'Ecole nationale de l'administration pénitentiaire (Enap).
S'en était suivie une série d'incendies de voitures de personnels pénitentiaires un peu partout en France, des tirs de mortiers d'artifices sur des prisons, voire des tirs de kalachnikov comme à Toulon.
Le Pnat s'est saisi de ces faits, ainsi que des tirs par arme à feu et des jets de deux cocktails Molotov ayant visé le 21 avril un lotissement à Villefontaine (Isère) où résident des agents pénitentiaires, non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier. Des tags "DDPF" avaient également été retrouvés.