Affaire Bétharram: François Bayrou dénonce une "mécanique du scandale"

François Bayou dénonce une "mécanique du scandale". Une ancienne enseignante à Notre-Dame-de-Bétharram a affirmé auprès de Mediapart qu'Élisabeth Bayrou, l'épouse du Premier ministre, était au courant des faits de violences au sein de l'établissement scolaire. En outre, elle accuse François Bayrou d'avoir ignoré et minimisé ses alertes.
Interrogé ce vendredi 21 février sur ces accusations, le Premier ministre a dénoncé une "mécanique du scandale". "C'est lorsqu'on dit des choses toujours plus insupportables les unes que les autres et invraisemblables", a-t-il expliqué.
"Ces protagonistes, je ne les connais pas et ma femme ne les connaît pas", a-t-il ensuite assuré.
François Bayrou a pointé une méthode "qui vise à toujours faire monter la tension". "C'est la mécanique de l'affaire Dominique Baudis", a-t-il alors affirmé.
"Monter un scandale"
Le Premier ministre fait ici référence aux accusations qui ont pesé à l'encontre de l'ancien maire de Toulouse aux débuts des années 2000. Dominique Baudis a été accusé à tort de proxénétisme, de viols, de meurtres et d'actes de barbarie, en compagnie du tueur en série Patrice Alègre.
Ce dernier avait été condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour viols, meurtres et actes de barbarie. Après un emballement médiatico-judiciaire, Dominique Baudis a finalement été innocenté par la justice en 2005.
Pour François Bayrou, qui compare donc son cas dans l'affaire Bétharram à celui de l'ancien maire de Toulouse, "ceux qui montent ces scandales ce ne sont pas les victimes qui les intéressent ou la justice". Selon lui, "ce qu'ils veulent c'est monter un scandale qui aurait des répercussions politiques sur le gouvernement et le Premier ministre".
"Il n'y a rien de plus infâme que de viser la famille de quelqu'un pour l'attaquer politiquement", a-t-il ajouté.
"D'autres savaient"
Le collège-lycée de Notre-Dame-de-Bétharram est au cœur d'une vaste enquête sur des violences, agressions sexuelles et viols dénoncés par plus d'une centaine de plaignants. Le parquet de Pau enquête depuis un an sur cette affaire remontant aux années 1970 à 1990.
Si les accusations à l'encontre de Notre-Dame-de-Bétharram ont un tel retentissement, c'est parce que l'actuel Premier ministre François Bayrou y a scolarisé ses enfants et que sa femme y enseignait également le catéchisme.
En outre, François Bayrou était ministre de l'Éducation lorsque la première plainte contre un surveillant est déposée pour des violences physiques en 1996. Et la victime était dans la même classe que son fils.
Deux ans plus tard, en 1998, dans le cadre de l'affaire de viol, l'actuel Premier ministre avait rencontré le juge chargé du dossier, selon Le Monde et La République des Pyrénées. Il a pour autant assuré n'avoir "jamais entendu parler", à l'époque, de telles accusations. François Bayrou a, en revanche, affirmé que "d'autres savaient" dans le gouvernement de l'époque, renvoyant la responsabilité au "gouvernement socialiste de 1997 à 2002.
Françoise Gullung, ancienne enseignante à Notre-Dame-de-Bétharram, a assuré avoir averti François Bayrou en 1995.