Affaire Bétharram: Bayrou clame de nouveau son innocence et assure que "d'autres savaient"

Il le redit, il n'y est pour rien. Interrogé à l'Assemblée nationale ce mardi 18 février par la députée socialiste Colette Capdevielle, le Premier ministre François Bayrou a de nouveau affirmé qu'il n'était "jamais" intervenu dans l'affaire des violences au sein de l'établissement scolaire Notre-Dame-de-Bétharram, "ni de près, ni de loin".
Pour preuve de son innocence, le locataire de Matignon a assuré que le juge Christian Mirande, comme l'ancien procureur général de Pau, auprès de qui il serait intervenu à l'époque, n'auraient pu lui communiquer le moindre détail sur les violences à Bétharram en raison de leurs fonctions et de leur "absolue intégrité".
"Un magistrat n'a pas le droit, sous peine de sanctions disciplinaires (...) de communiquer le moindre élément du dossier dont il a la charge", a fait valoir François Bayrou.
"Il n’a jamais communiqué le moindre élément du dossier", a affirmé le chef du gouvernement, avançant "la preuve que s'il n'a rien dit, je ne savais rien de cette affaire."
"D'autres savaient"
En revanche, "si je ne savais pas, d'autres savaient", a lancé le Premier ministre dans l'hémicycle, renvoyant ainsi la responsabilité d'inaction au gouvernement socialiste de l'époque et notamment à Élisabeth Guigou, alors ministre de la Justice, Claude Allègre, ministre de l'Éducation et Ségolène Royal, ministre déléguée à l'Enseignement scolaire.
Affirmant qu'un signalement avait été fait par le procureur général de Pau à la chancellerie (au ministère de la Justice NDLR.) dès 1998 "en soulignant la gravité des faits", François Bayrou a jugé qu'il était inimaginable qu'ils n'aient pas été "avertis" à l'époque "d'un signalement aussi important."
"Il ne peut pas y avoir un tel signalement sans que le ministre de l’Éducation ne soit averti", a-t-il fait valoir.
Le Premier ministre l'a affirmé: "Quand j'ai été saisi de cette affaire, j'ai demandé une inspection." Une réponse qui n'a, semble-t-il, pas satisfait le député insoumis Paul Vannier, qui a, lui aussi, tenu à interroger le Premier ministre sur son rôle dans l'affaire. Et à qui Gérald Darmanin a répondu: "Ce n’est pas à ceux qui n’étaient pas aux responsabilités qu’il faut poser des questions, mais à ceux qui l’étaient à l’époque".