Bétharram: 17 nouvelles plaintes déposées pour des faits commis entre 1961 et 1993

Une vue générale du collège et du lycée catholique « Le beau rameau » à Lestelle-Betharram, dans le sud-ouest de la France, le 28 février 2025. - Gaizka IROZ / AFP
De nouveaux cas dénoncés à Bétharram. Un "7e corpus de plaintes", regroupant 17 nouvelles accusations de faits d'agressions sexuelles et de viols au sein de l'établissement catholique situé au sud de Pau, est déposé ce mercredi 23 juillet auprès de la justice, révèlent les plaignants auprès de France 3 Nouvelle Aquitaine.
Cette nouvelle salve de plaintes porte le total déposé par le seul porte-parole des victimes de Bétharram, Alain Esquerre, à 217 depuis janvier 2024. D'autres ont aussi été adressées directement au procureur de Pau Rodolphe Jarry.
"Les plaintes continuent d'arriver. Elles sont plus longues à se faire, car elles sont plus graves et concernent en majorité des agressions sexuelles et des viols", confie ce dernier auprès de nos confrères.
Déposer plainte malgré la prescription
C'est le cas notamment de Didier Carrère-Laas, ancien élève de Notre-Dame de Bétharram, qui confie auprès de France 3 avoir mis 40 ans à se décider à parler et à déposer plainte. "Quand j'étais à Bétharram, je vomissais de la bille le dimanche avant d'y retourner. J'en vomis encore".
Si ces plaintes seront probablement classées sans suite pour prescription, les faits présumés datant de 1961 à 1993, la victime présumée raconte que s'il "dépose plainte seulement maintenant, c'est parce que ça faisait trop mal, et parce que (sa) mémoire est bloquée".
"Le psychiatre qui me suit m'a demandé ce que je pouvais dire à l'enfant que j'étais. J'ai répondu: déposer plainte", raconte Didier Carrère-Laas.
La commission parlementaire sur les violences en milieu scolaire avait dressé le 2 juillet dernier 50 mesures pour agir face à ce fléau, suite au scandale Bétharram. Parmi les mesures proposées, celle de l'imprescriptibilité, la possibilité de déposer plainte sans délai de temps, a été évoquée. Une proposition vivement soutenue par Alain Esquerre, appelant à rendre "imprescriptibles les crimes sexuels commis sur les mineurs".
La congrégation des pères de Bétharram avait reconnu en mars sa "responsabilité" dans les violences physiques et sexuelles dénoncées par plus de 200 anciens élèves depuis plus d'un an et finance à hauteur de 120.000 euros sur 12 mois une commission d'enquête indépendante destinée à recueillir notamment les témoignages de victimes.