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Affaire Bétharram : François Bayrou attaqué pour son "culot" par l'opposition municipale de Pau

Le Premier ministre François Bayrou à l'Elysée à Paris le 22 mars 2025

Le Premier ministre François Bayrou à l'Elysée à Paris le 22 mars 2025 - Ludovic MARIN / AFP

Le Premier ministre et également maire de Pau a fait face aux attaques de l’opposition municipale qui lui reproche d’avoir été au courant pour le scandale de violences physiques et sexuelles de l’établissement Notre-Dame-de-Bétharram et faire preuve de "culot".

"Tout prouve que vous saviez": le Premier ministre François Bayrou, également maire de Pau, a eu ce lundi 24 mars des échanges houleux au conseil municipal concernant le scandale de violences physiques et sexuelles de l'établissement Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), l'opposition municipale l'accusant de faire preuve de "culot".

"Il y a dans cette affaire de l'insupportable, les violences physiques, et de l'abominable, les violences sexuelles", a dit le Premier ministre.

"Est-ce qu'il y a eu des négligences, oui, plein, sans doute. Une volonté de ne pas croire du côté de l'institution, chez tous les responsables publics car tout le monde a laissé de côté cette affaire qui n'existait pas il y a 30 ans", a-t-il estimé.

"Nous avons sans doute tous des responsabilités et nous avons aujourd'hui à affronter le pire en prenant des précautions pour que ça ne soit pas la même chose à l'avenir", a-t-il ajouté.

"Aucune part de responsabilité dans cette affaire"

Des témoins accusent François Bayrou, ministre de l'Éducation de 1993 à 1997, d'avoir été au courant à l'époque d'accusations de violences au sein de cet établissement du Béarn fréquenté par plusieurs de ses enfants, ce qu'il a démenti à plusieurs reprises.

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Il a estimé lundi que ce scandale permettait "d'attaquer des responsables politiques qui n'ont bien entendu aucune part de responsabilité dans cette affaire".

Pour le Premier ministre, après les plaintes dans les années 1990 d'un adolescent au tympan crevé par la claque d'un surveillant puis d'un autre pour viol visant un prêtre qui s'est ensuite suicidé, il n'y a plus eu de "témoignages publics" de violences jusqu'en 2024. Il a d'ailleurs assuré que le rapport diligenté à l'époque avait permis de "blanchir" l'établissement catholique.

"Vous avez le culot de dire ça? Je dois rester impassible (face) à ça?", a réagi un élu d'opposition Gauche démocratique et sociale (GDS), Tunçay Cilgi. "Il faut dire 'ça suffit', tout prouve que vous saviez!"

"Utiliser ces drames pour en faire un combat politique"

François Bayrou a répliqué en accusant l'opposant "d'utiliser ces drames pour en faire un combat politique".

"Si vous estimez que ce rapport (de 1996) blanchit Bétharram, c'est que vous ne l'avez pas lu", a rétorqué Me Jean-François Blanco, élu d'opposition (EELV) et avocat de l'élève giflé en 1996.

Ce dernier a réclamé la résiliation du contrat d'association entre l'État et l'établissement le Beau Rameau (ex-Notre-Dame-de-Bétharram), dont il demande d'ailleurs la fermeture.

"La procédure (...) est en cours et le ministère de l'Éducation nationale prendra ses responsabilités", a répondu François Bayrou.

I.H avec AFP