BFMTV
Gouvernement

"Je refuse les éléments de langage": François Bayrou répond aux critiques sur son "style"

Le Premier ministre, François Bayrou, à l'Élysée le 22 janvier 2025

Le Premier ministre, François Bayrou, à l'Élysée le 22 janvier 2025 - Ludovic MARIN / AFP

Le Premier ministre a parfois déconcerté certains interlocuteurs depuis sa nomination. Exemples: ses propos sur un sentiment de "submersion" migratoire en pleine négociation sur le budget avec les socialistes, son discours sur l'affaire Bétharram, ou encore son opposition à un retour de la retraite à 62 ans malgré les concertations en cours des partenaires sociaux.

François Bayrou préfère en faire un gage "d'authenticité". Face aux critiques sur son "style", qui émanent également de son propre camp, le Premier ministre se défend ce dimanche 23 mars dans La Tribune Dimanche à l'occasion de son 100e jour à Matignon.

"Si le bon style était celui de mes prédécesseurs, je ne serai pas là", glisse d'abord le chef du gouvernement, successeur de Michel Barnier, détenteur du record du séjour le plus court à Matignon avec seulement 99 jours aux manettes après avoir été renversé par une motion de censure.

"Je ne suis pas un énarque"

Le maire de Pau, qui met régulièrement en avant son attachement aux territoires - il avait, par exemple, refusé d'entrer dans le gouvernement Attal ne comprenant "aucun ministre du sud de la Loire", mais comptant "onze ministres parisiens ou franciliens" - chante le refrain habituel: "Je ne suis pas un énarque. Je ne suis pas un Parisien. Je refuse les éléments de langage, la com. Les Français veulent de l'authenticité", se justifie-t-il.

Reste que son avenir est mis en suspens au Rassemblement national (RN) comme au Parti socialiste (PS), où on agite de nouveau la menace d'une motion de censure. "Les sujets s'accumulent" pour motiver une telle décision, a averti Jean-Philippe Tanguy, président délégué des députés RN, ce dimanche sur LCI.

Tandis que Pierre Jouvet, secrétaire général du PS et proche du premier secrétaire Olivier Faure, a confirmé les récentes déclarations de ce dernier, affirmant dans La Tribune Dimanche que "la question de la censure est sur la table".

Et résumant au passage les critiques sur le style et la méthode du Premier ministre: "monsieur Bayrou est un menteur. Il a menti sur Bétharram, il a menti sur le déficit des retraites et enfin il a menti quand il a promis une concertation sociale sans tabou".

Baptiste Farge