Ferrand appelle les Républicains tentés par Macron à se déclarer

Il n'y a plus qu'à: sur BFMTV et RMC, le secrétaire général d'En Marche! (bientôt rebaptisé République En Marche pour les législatives) a renouvelé son appel du pied aux Républicains tentés de rejoindre le "rassemblement" d'Emmanuel Macron, invitant ces derniers à se manifester. Interrogé sur les circonscriptions de personnalités de droite laissées vacantes par les soutiens d'Emmanuel Macron, le député du Finistère est sans détour:
"On a laissé des espaces vacants pour qu’ils puissent lever la main et dire ‘je suis prêt à m’engager pour le projet de la majorité présidentielle’. "
"Mais il faut qu’ils le disent. Pour l’instant il y en a peu. C’est pour ça qu’on leur laisse un petit délai."
Manifestement amusé par les atermoiements des Républicains, à l'heure où le juppéiste Édouard Philippe se verrait bien incarner "la transgression" des clivages politiques à Matignon, Richard Ferrand ne cache pas que la nomination du Premier ministre est pensée comme un détonateur:
"Ce sera sans doute l’élément déclencheur", confie ce fidèle du nouveau président de la République.
Déstabilisation de la droite
La manœuvre répond à une stratégie établie de longue date, dès la victoire de François Fillon à la primaire de la droite, comme le révèle un passage de l'émission Envoyé spécial diffusé jeudi. Dans cet extrait, isolé par Le Lab, Emmanuel Macron définit sa tactique. "Il faut déstabiliser une partie de la droite qui ne se retrouve pas dans le vote Fillon, déclare le candidat. Est-ce que vous qui avez soutenu NKM, monsieur Juppé, qui êtes à l’UDI ou au MoDem, vous vous retrouvez dans la candidature de François Fillon ? Vous ne partagez rien de commun, mais beaucoup plus avec nous."
Et de conclure: "Pour des raisons politiques, les états-majors ne viendront pas. On le sait très bien. On en a fait le diagnostic très tôt. Donc je ne cherche pas à les faire venir, je cherche à les déstabiliser en leur ouvrant les bras."
Un rassemblement plus large que prévu ?
Le président élu, à qui Xavier Bertrand et Gilles Boyer ont cependant opposé une fin de non-recevoir, pourrait donc être tenté de pousser son avantage en débauchant finalement quelques ténors et responsables Les Républicains.
À ce titre, la liste des circonscriptions laissées libres confirme la liste des "cibles" d'Emmanuel Macron: Bruno Le Maire, ses proches Franck Riester, Arnaud Robinet et Laure de La Raudière, les juppéistes Benoist Apparu et Édouard Philippe, Thierry Solère, ou encore les UDI Thierry Benoit et Yves Jégo.