Législatives: LR accuse En Marche! de démarcher ses élus

Les cadres Républicains dénoncent une tentative de démarchage du mouvement En Marche! - Patrick KOVARIK / AFP
Alors que la République en marche a dévoilé jeudi la liste de ses 428 premiers candidats pour les élections législatives, les membres des Républicains et de l'UDI ont pu constater avec soulagement qu'aucun de leurs députés sortants n'avaient été investis par le parti d'Emmanuel Macron.
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé selon les cadres LR. Interrogé sur RFI, Bernard Accoyer a accusé la République en marche d'avoir tenté de débaucher certains de leurs élus: "Hier encore (mercredi, NDLR), M.Delevoye (président de la commission d'investiture du mouvement En Marche!, NDLR) et son entourage appelaient des élus LR et UDI pour leur proposer des débauchages individuels", a-t-il confié. Avant de poursuivre: "J'ai eu des remontées hier me disant 'tiens, j'ai été appelé par untel pour me proposer de devenir candidat d'En Marche!''"
Le camp Macron dément
Mais les membres du parti porté par François Baroin pour mener la campagne des législatives n'entendent pas céder à quelconque tentative d'approche:
"Je peux vous dire qu'il n'y a pas aux législatives de Républicains qui aient cédé à ces appels du pied. Et, d'ailleurs, il n'est pas possible d'appartenir à deux mouvements politiques simultanément", a précisé Bernard Accoyer.
Dans le camp d'Emmanuel Macron, on dément toute tentative de démarchage: "On ne va pas chercher les gens", affirme l'ex-secrétaire d'État de Nicolas Sarkozy Marie-Anne Montchamp au Figaro. "Ce sont des candidatures spontanées. Il n'y a pas de coups de fil ni de méthodes à l'ancienne comme celles que Bernard Accoyer a pu utiliser dans le passé."
De possibles rapprochements à venir
"Il n'y a naturellement aucun candidat LR parti dans le camp d'Emmanuel Macron", confirmait le chef de file du parti François Baroin dans la matinale de France 2, jeudi matin. Rien n'est pourtant acquis. Si aucun député sortant LR ne s'est effectivement tourné vers les troupes d'Emmanuel Macron, la République en marche n'a de son côté dévoilé que 428 noms sur 577 pour se laisser le temps d'examiner des candidatures de dernière minute.
Des candidatures parmi lesquelles pourraient s'être glissés des élus locaux Républicains. "Un certain nombre d’élus Les Républicains ont indiqué vouloir aider et participer à la dynamique du rassemblement. Nous allons le prendre en compte", a déclaré Richard Ferrand, secrétaire général d'En Marche! jeudi. Il y a "beaucoup d'élus locaux LR qui demandent comment être candidat aux législatives pour En marche!", confie de son côté Marie-Anne Montchamp au Figaro.
D'ailleurs, d'anciens collaborateurs de droite ont déjà franchi le Rubicon. C'est le cas d'Aurore Bergé et Marie Guévenoux, anciennement dans l'équipe d'Alain Juppé. Même chose pour Blaise Mistler, ex-collaborateur de Jean-Pierre Raffarin ou Elisabeth Toutut-Picard, adjointe au maire LR de Toulouse. Les élus LR sont néanmoins prévenus: tout rapprochement vers le camp Macron serait synonyme d'exclusion des Républicains: ""La règle va être très claire: tous ceux qui se rapprochent du Front national seront exclus, pour la présidentielle et pour les législatives. J'ajoute que tous ceux qui se rapprochent de Macron avant les législatives: même tarif", expliquait François Baroin sur RTL en début de semaine.