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Elections Législatives 2024

Législatives: Macron laisse la porte ouverte à d'éventuels ténors Républicains

Bruno Lemaire. (Photo d'illustration)

Bruno Lemaire. (Photo d'illustration) - AFP

Après l'annonce des candidats investis par le mouvement En Marche! ce jeudi après-midi, les réactions des Républicains, courtisés par Emmanuel Macron, ne se sont pas faites attendre.

Les Républicains tiennent, plus que jamais, un discours d'opposition au nouveau président de la République, en vue des prochaines élections législatives, qui se tiendront les 11 et 18 juin prochains.

Ce jeudi après-midi, le secrétaire général du mouvement, Richard Ferrand, a annoncé l'investiture de 428 candidats d'En Marche! sur 577 circonscriptions, "issus de l'ensemble du spectre politique républicain" dont 52% venant de la société civile. Le sort des 148 autres circonscriptions vacantes devrait être réglé avant mercredi prochain, a ajouté Richard Ferrand. Le parti souhaite que "puisse être maintenu vivant un espace permettant la recomposition du paysage politique français".

Une "logique de rassemblement"

En clair, il s'agit de laisser une porte ouverte aux parlementaires du Parti socialiste et des Républicains, jugés compatibles avec le projet d'Emmanuel Macron, qui cherche une majorité à l'Assemblée nationale pour faire passer ses réformes.

"Le principe d'En Marche! est le rassemblement large, au-delà des clivages, c'est l'ADN du mouvement, confirme le porte-parole Benjamin Griveaux sur BFMTV. Il reste 148 circonscriptions, dans lesquelles des personnalités politiques, de droite, mais aussi de gauche, ont exprimé, non pas un soutien immédiat à Emmanuel Macron, mais une bienveillance dans le cadre de la campagne présidentielle, et puis un soutien assez explicite, soit juste avant le 1er tour, soit entre les deux tours. Ils ont eu ce courage là. Nous, comme on est dans une logique de rassemblement, l'idée est de pouvoir poursuivre les discussions, et de laisser la porte ouverte".

Des "tentatives de débauchage individuels de candidats LR et UDI"

A l'issue de cette annonce, les élus Républicains n'ont pas tardé à réagir. François Baroin, sénateur-maire de Troyes, a déploré l'attitude d'Emmanuel Macron à l'égard de Manuel Valls, "ancien Premier ministre qu'il a servi et qui est tombé en très peu de temps. Cela en dit long sur l'état d'esprit d'un parti dominé par les socialistes. Ce que nous voulons, c'est que ces législatives soient la campagne de la clarté". 

Le secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer, lui, accuse, au micro de BFMTV, le parti d'Emmanuel Macron de "multiples opérations de tentative de débauchage individuel de candidats des Républicains ou de l'UDI, qui se sont répétées ces derniers jours". Il l'assure, celles-ci "n'ont donné aucun résultat".

La droite prône elle aussi le "renouvellement politique"

Autre sujet qui anime le parti de droite: la notion de rajeunissement politique, voulu et assumé par Emmanuel Macron.

"Nous sommes en face d'une opération évidente de communication et de marketing politique, poursuit Bernard Accoyer sur BFMTV. Derrière tout cela, on s'aperçoit que nous assistons à un premier train de recyclage de députés socialistes. On parle du renouvellement, du rajeunissement: je peux vous dire qu'aux Républicains, c'est 60% de nos parlementaires qui seront totalement renouvelés".

Même son de cloche pour Florence Portelli, ancienne porte-parole de François Fillon:

"Il ne suffit pas de renouveler, il faut aussi être prêt derrière un programme. Nous aussi, nous avons pratiqué le renouvellement, (...) mais ce n'est pas simplement du jeunisme ou de la féminité, mais de la compétence, un programme, un terrain" affirme-t-elle sur BFMTV.

Pas de candidat d'En Marche! contre certains députés LR

Certains anciens collaborateurs de droite font cependant partie des candidats investis par la République en Marche, à l'image de deux collaboratrices, issues de l'ancienne équipe d'Alain Juppé, Aurore Bergé et Marie Guévenoux, ainsi qu'un ancien collaborateur de Jean-Pierre Raffarin, Blaise Mistler.

En outre, le parti n'a pas pour l'instant présenté de candidat contre les LR Bruno Le Maire, Thierry Solère, Gilles Boyer ou Franck Riester. Cette décision semble ainsi laisser la porte ouverte à d'éventuels ralliements dans les prochains jours. Ainsi, la nomination d'un Premier ministre venu de la droite pourrait favoriser le ralliement de candidats de ce camp à la majorité présidentielle.

Alexandra Milhat avec AFP