BFMTV
Présidentielle

La victoire de Macron divise Les Républicains avant les législatives

Bruno Le Maire et François Baroin, en 2012.

Bruno Le Maire et François Baroin, en 2012. - ERIC FEFERBERG - AFP

François Baroin, qui mènera la campagne des législatives pour Les Républicains, a prévenu dimanche que les LR qui rejoindraient le président-élu perdraient leur investiture.

Avis de gros temps pour Les Républicains. Quelques minutes après l’annonce de la large victoire d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen dimanche soir, la question du positionnement à tenir face au nouveau président a rouvert les fractures au sein de la droite.

La réaction de plusieurs cadres de LR à l’offre de service de Bruno Le Maire au président élu a exposé ces failles au grand jour. "Je peux travailler dans une majorité de gouvernement", a déclaré l’ancien ministre de l’Agriculture sur le plateau de TF1. Avant d’ajouter:

"Je suis un homme de droite et je le revendique. Mais y a-t-il une incompatibilité majeure avec le projet d'Emmanuel Macron? Non".

"On a notre Kouchner de droite"

Des déclarations qui ont valu à Bruno Le Maire de nombreuses critiques au sein de sa famille politique. "On a notre Kouchner de droite, c’est très bien pour lui", a ironisé sur Europe 1 la filloniste Florence Portelli, en référence au débauchage de l’ex-ministre socialiste par Nicolas Sarkozy en 2007.

"Il y aura des démarches individuelles, mais elle se solderont pas un départ de la famille", a prévenu Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, au micro de BFMTV.

La mise au point de Baroin

Sur le plateau de France 2, François Baroin, chef de file de la droite pour le scrutin législatif, s’est fait encore plus menaçant:

"Si Bruno Le Maire, ou tout autre candidat, entre au gouvernement et s’il est candidat aux législatives, il aura (face à lui) un candidat LR ou UDI, lui et tous les autres".

Voilà prévenus les candidats potentiels à des postes de ministre "d’ouverture". Comme Christian Estrosi, le président LR de la région PACA, qui a soutenu de toutes ses forces le candidat d’En Marche! face à Marine Le Pen. Ou Xavier Bertrand, le patron des Hauts-de-France, qu’Emmanuel Macron a nommément cité comme une possible figure de son exécutif.

Juppé soutient "les candidats de la droite et du centre"

La ligne impulsée par François Baroin est claire: après avoir échoué à la présidentielle, Les Républicains ont vocation à se refaire aux législatives, "mère de toutes les batailles". Et à imposer une cohabitation au nouveau locataire de l’Elysée.

Même Alain Juppé, pourtant peu suspect d’anti-Macronisme primaire, assume cet objectif. S’il a salué la "très belle victoire" d’Emmanuel Macron dimanche soir dans une déclaration à l’Hôtel de ville de Bordeaux, l’ancien chef du gouvernement a également rappelé:

"Les candidats de la droite et du centre présenteront une plateforme qui, je l’espère, permettra de rassembler largement les différentes sensibilités de notre famille; et je les soutiendrai".

"Les législatives ne peuvent être une revanche"

Mais déjà d’autre sons de cloche se font entendre à droite, certains allant jusqu'à suggérer une forme d’association avec la future majorité présidentielle. Comme Jean-René Lecerf, le patron LR du département du Nord, sur son compte Twitter dimanche:

Un jugement repris presque mot pour mot par Christian Estrosi sur le réseau social: "Les législatives ne peuvent être une revanche. La première chose à faire, c’est de rassembler".

Pas sûr que le président de PACA parvienne à convaincre son camarade Laurent Wauquiez sur ce point. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a considéré dimanche auprès de l'AFP:

"Emmanuel Macron est ce soir un président élu sens envie ni enthousiasme. Pour la droite, l’heure n’est ni à la démission ni à la compromission".

Ghislain de Violet