Face à Macron, Wauquiez distribue les coups avant sa rentrée politique

Laurent Wauquiez - Image d'illustration - VALERY HACHE / AFP
A la veille de sa rentrée politique, lancée ce dimanche par la traditionnelle ascension du Mont Mézenc à la frontière de l’Ardèche et de la Haute-Loire, le leader des Républicains Laurent Wauquiez montre les dents. Dans une interview accordée ce samedi au quotidien Le Figaro, le président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes se montre très virulent envers Emmanuel Macron, dont il qualifie "d’échec" sa première année à l’Elysée. Il l'accuse d’envoyer la France "dans le mur."
Pour lui, la baisse des dépenses publiques est une nécessité afin de baisser les impôts. "Moi, en deux ans, j’ai baissé de 12% les dépenses de fonctionnement dans ma région. Qu’on ne vienne donc pas me dire qu’il n’est pas possible de lutter contre le gaspillage de l’argent public" tance-t-il, avant de nouveau critiquer les mesures du gouvernement actuel. "C’est d’autant plus rageant qu’il a gaspillé une année de croissance sans agir. C’est le résultat de la politique économique pratiquée par Emmanuel Macron depuis un an! Il n’y a aucune lutte contre le gaspillage de l’argent public."
Au fil de l’entretien, Laurent Wauquiez se laisse aller à une ironie acerbe. "Il faut rendre l’argent aux Français" lance-t-il, dans une référence à peine voilée à François Fillon. Au moment de la campagne présidentielle et des déboires de l’ancien candidat LR, ce gimmick avait été utilisé à de multiples reprises sur les réseaux sociaux en guise de critique.
Puis, l’homme fort des Républicains est également revenu sur la soirée organisée à l’Elysée dans le cadre de la Fête de la Musique, qui avait fait couler beaucoup d'encre. "Je vais le dire plus nettement encore: la transgression qu’on attendait du président de la République, ce n’était pas l’organisation d’un concert de rap ordurier à l’Élysée" glisse-t-il.
Cap sur les élections européennes
Interrogé quant à la santé de son bord politique, Laurent Wauquiez ne s’émeut pas outre-mesure de son absence à la rentrée de Valérie Pécresse organisée ce vendredi à Brive-la-Gaillarde. "Je n’ai pas été invité et cela ne me choque pas, car c’est le rassemblement de son microparti, et je n’en suis pas membre."
En revanche, son esprit est bel et bien tourné vers les élections européennes de 2019. "La nouvelle droite qui émerge ne doit pas recommencer les erreurs du passé. J’ai clairement réaffirmé notre engagement européen, ce qui ne permet pas le maintien de certaines postures ou alibis" prévient-il.
Ainsi, plusieurs pistes sont lancées. "On doit définir notre programme, et ce sera tout notre travail à l’automne et à l’hiver. Et on choisira une tête de liste qui corresponde au programme qu’on souhaite porter. Pas en sens inverse."
Un rôle taillé sur mesure pour Michel Barnier, l'un de ses proches chargé des négociations autour du Brexit au sein de la Commission européenne? Wauquiez botte en touche. "J’ai beaucoup de respect pour ce qu’il fait. Et nous sommes en plus originaires de la même région."