Emplois fictifs présumés: Bayrou plaide la "mauvaise passe" financière du MoDem

L'ex-garde des Sceaux François Bayrou quitte la cérémonie de passation de pouvoir à sa successeure, Nicole Belloubet, le 22 juin 2017 à Paris. - Geoffroy Van Der Hasselt - AFP
François Bayrou officie à nouveau à la mairie de Pau (Pyrénées-Atlantiques), qu’il avait un temps écartée lors de son court passage au gouvernement en tant que garde des Sceaux. De retour en son fief après sa démission, il continue de se défendre contre les accusations d’emplois fictifs présumés au MoDem, qui ont déclenché l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris.
Le MoDem se serait "servi de l’argent de l’Europe comme financement d’urgence", assure le Monde mais le président du parti centriste nie "toute irrégularité" dans un long entretien à Sud-Ouest.
Une "période de mauvaise passe"
"Dans une période de mauvaise passe comme toutes les formations politiques en ont connu, vous recherchez à recaser un maximum de salariés, des gens de confiance. Il se trouve que les parlementaires européens recherchaient des assistants locaux. On leur a recommandé ces gens-là. Les deux parties étaient bien contentes", affirme François Bayrou.
L’ex-garde des Sceaux martèle par ailleurs que l’emploi au MoDem a été "normal, régulier et légal". Pourtant, un ex-assistant parlementaire assure dans un témoignage recueilli par France Inter que François Bayrou "ment" et que "les parlementaires (européens), conscients du risque juridique, réclamaient avec beaucoup de difficultés que l'assistant, de temps en temps, se manifeste".
"Les budgets des assistants parlementaires servaient à financer le fonctionnement du parti politique, au moins en partie. Les temps partiels qui étaient financés par l'Europe servaient à servir les ambitions de François Bayrou", affirme-t-il.
Le président du MoDem, lui, nie en bloc et préfère parler de redécoupage de postes, comparant avec un "journaliste à mi-temps" dont le temps serait découpé entre "le papier, le numérique et la mise en page". "Je ne comprends pas qu’on puisse faire des romans avec quelque chose de bon sens", a-t-il critiqué.