Emmanuel Macron reçoit le Premier ministre israélien à l'Élysée pour un déjeuner de travail

Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahu à l'Élysée, le 16 juillet 2017 - Geoffroy Van Der Hasselt-AFP
Emmanuel Macron recevra ce dimanche à l'Élysée le Premier ministre israélien dans un contexte difficile marqué par la décision mercredi de Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d'Israël.
Un déjeuner de travail
Au lendemain de la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël, de premiers heurts ont éclaté à Gaza et en Cirsjordanie. Des milliers de personnes ont également manifesté en Tunisie aux cris de "Nous sommes tous Palestiniens" et "Trump soit maudit". À Istanbul, plusieurs milliers de personnes ont manifesté après la prière du vendredi. Le Hamas a appelé à une "nouvelle intifada". L'armée israélienne a indiqué avoir intercepté une roquette tirée de Gaza vers son territoire.
Benjamin Netanyahu arrivera à 14 heures au palais de l'Élysée où un échange bilatéral avec le président français est prévu avant de laisser place à un déjeuner de travail, puis à une déclaration commune à 15h45, a précisé l'Élysée vendredi dans un communiqué.
Des manifestations à Paris et Marseille
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi en France contre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël et la venue du Premier ministre israélie à Paris. Dans la capitale française, ils étaient environ 400 place de la République à l'invitation des associations EuroPalestine et France Palestine Solidarité. "Ce n'est pas Trump qui décide du droit international (...) Il n'y a pas de peuple élu", a lancé Olivia Zemor d'EuroPalestine devant un public brandissant des drapeaux palestiniens.
"Jérusalem, capitale palestinienne!" ont répliqué les manifestants. "Honte, honte!" ont-il ajouté à propos de la rencontre prévue entre le président français et le Premier ministre israélien à l'Élysée.
À Marseille, environ 500 personnes se sont rassemblées sur le vieux port en scandant les slogans "Israël, casse toi, la Palestine n'est pas à toi" ou "Nous sommes tous Palestiniens".
"On part du principe que si les États-Unis ont pris cette décision, les autres vont suivre, et il faut réagir tout de suite", a expliqué Maud Sevestre, une des organisatrices de cette manifestation, en dénonçant "le génocide à ciel ouvert" à l'œuvre à Gaza.
Des rassemblements à Lyon et Lille
À Lyon, quelque 300 personnes se sont rassemblées en bord de Rhône, brandissant des drapeaux palestiniens. "La décision de Donald Trump met le feu à la poudrière", a déclaré Jérôme Faynel président du Collectif 69 Palestine et organisateur du rassemblement lyonnais.
"Il faut maintenant que l'Europe prenne l'initiative. Et la rencontre dimanche entre Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahu pourrait être une bonne occasion d'élever la voix", a-t-il ajouté.
Une trentaine de personnes se sont rassemblées également à Lille à la mi-journée à l'appel de l'association France Palestine Solidarité du Nord-Pas-de-Calais. La reconnaissance de Jérusalem comme capitale israélienne "vise à mettre le feu aux poudres", a dénoncé Mireille Gabrelle, trésorière de l'association, regrettant la "position hypocrite" d'Emmanuel Macron qui "dénonce la décision de Trump et reçoit en même temps Netanyahu".
Une décision largement réprouvée
Le locataire de l'Élysée a qualifié de "regrettable" la décision de son homologue américain et a appelé à "éviter à tout prix les violences". Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a également regretté une décision "en rupture avec le droit international".
Même réaction pour la cheffe de la diplomatie européenne. Federica Mogherini a critiqué la décision de Donald Trump qui pourrait "nous ramener à des temps encore plus sombres que ceux que nous vivons aujourd'hui". Le pape a même appelé au respect du statu quo et à faire preuve de "sagesse et prudence". Les Nations unies, qui se sont réunies en urgence, se sont pour leur part dites "particulièrement" inquiètes "des risques d'une escalade violente".