"Les conditions ne sont pas réunies": le RN et LR opposés à une reconnaissance "prématurée" d'un État palestinien

Jordan Bardella au Mondial de l'automobile à Paris le 16 octobre 2024 - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Pas opposés à la reconnaissance, mais pas dans ces conditions. Alors que la coalition présidentielle et les partis de gauche saluent les déclarations d'Emmanuel Macron à propos d'une éventuelle reconnaissance d'un État palestinien, la droite et l'extrême droite sont moins enthousiastes.
"On doit aller vers une reconnaissance et donc dans les prochains mois on ira", a déclaré le président français dans une interview à l'émission C à vous sur France 5 donnée à son retour d'Egypte mardi et diffusée mercredi.
Laurent Wauquiez dit avoir "honte"
Du côté des Républicains, le président du Sénat Gérard Larcher se dit "favorable" à une solution à deux États, mais que celle-ci ne peut se faire en l'état.
"Nous avons toujours des otages dans la bande de Gaza, nous avons toujours des attaques du Hamas, nous avons malheureusement une Autorité palestinienne extrêmement faible", a-t-il déclaré ce matin sur Europe 1. "Est-ce que les conditions sont réunies pour que nous allions plus loin dans la reconnaissance indispensable à terme de la réalité d'un État de Palestine? Non", a-t-il ajouté.
Mahmoud Mardawi, un responsable du Hamas, a salué ce jeudi l'annonce du président de la République, y voyant "une étape importante qui, si elle est mise en œuvre, constituerait un changement positif dans la position internationale". Des propos qui n'ont pas manqué de faire réagir le chef des députés Droite Républicaine et candidat à la présidence LR Laurent Wauquiez.
"Quand la France reçoit les félicitations du Hamas... j'ai honte", a écrit le député sur X.
Pour le RN, il faut d'abord des "garanties de paix et de sécurité"
Pour le Rassemblement national, "favorable à deux États", une telle reconnaissance ne saurait se faire "sans garanties de paix et de sécurité".
"Aujourd'hui ces conditions ne sont pas réunies", estime Jordan Bardella, ajoutant qu'une reconnaissance dès le mois de juin "reviendrait à donner au Hamas, mouvement islamiste et terroriste, un statut d'interlocuteur légitime".
Le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, a jugé plus tôt sur LCI toute reconnaissance "prématurée". "C'est envoyer un signal: 'faites du terrorisme et on vous reconnaîtra des droits'", a-t-il balayé, estimant que le président français mettait "la charrue avant les bœufs, probablement pour des raisons intérieures, pour envoyer des signaux".
Enfin le député RN Julien Odoul considère qu'une reconnaissance maintenant d'un État palestinien reviendrait à "légitime leur barbarie et mettre en péril l'existence d'Israël".
De son côté, Israël a critiqué toute reconnaissance d'un État palestinien. "Une 'reconnaissance unilatérale' d'un État palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a réagi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.