Régionales: "le contexte a apporté 2 à 3 points de plus au FN"

Le Front national a réalisé dimanche soir, au premier tour des élections régionales, une percée historique, arrivant en tête dans 6 régions sur 13. Un score record, qui a pu être influencé par les attentats du 13 novembre, mais aussi par la crise des migrants. Explications.

Une vague bleue marine a déferlé sur le premier tour du scrutin des régionales. Dimanche soir, le Front National est sorti grand vainqueur du premier tour des régionales en réalisant son meilleur score historique et en se plaçant en tête dans six régions sur treize, obligeant le Parti socialiste à se retirer dans deux régions, le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et PACA.

Après une campagne plombée par les sanglants attentats jihadistes du 13 novembre à Paris, sur fond d'afflux continu de migrants en Europe depuis le printemps, le terrain était particulièrement fertile pour le parti de Marine Le Pen, comme nous l'explique Frédéric Micheau, directeur des études d’opinion chez OpinionWay. Interview.

Aux dernières régionales, en 2010, le FN était à 9%. Peut-on aujourd’hui parler de percée historique?

Oui c’est quasiment un triplement de son score par rapport à 2010. En 2010 c’était une élection particulière parce qu’à l’époque Marine Le Pen n’était pas présidente du FN, c’était son père. Et on n’avait pas le même découpage territorial. Cela étant, c’est vraiment une percée très nette. Le Front national accroît encore son score par rapport aux départementales de mars, c’est dire à quel point il est soutenu par une dynamique électorale extrêmement forte.

Les attentats et la récente crise des migrants ont-ils pu influencer ce vote?

Oui, on a vu très clairement que le contexte était très porteur pour le Front national, avec la crise des migrants cet été et les attentats du 13 novembre, qui ont sans doute apporté deux à trois points au FN dans les urnes dimanche.

Dans combien de régions le FN est-il en mesure de l’emporter dimanche prochain?

Il est difficile de le dire pour le moment, puisque l’on ignore encore les effets du retrait des listes socialistes et alliés en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en PACA, mais ces deux régions sont sans doute celles qui sont le plus à la portée du FN.

Ce scrutin arrive peu de temps avant la présidentielle. Il est donc en mesure d’inquiéter la gauche, mais aussi la droite, qui ne fait pas un très bon score.

A seize mois de la présidentielle, les résultats du premier tour ont confirmé la tripartisation de la vie politique française et dans ce jeu à trois, il y a un pôle dominant, c’est le Front national. Le pôle de droite traditionnelle, les Républicains et l’UDI est en recul par rapport aux départementales du début de l’année, et c’est la même chose pour le Parti socialiste, qui connaît une situation très défavorable.

A.S.