Présidentielle: des élus de droite en appellent (de nouveau) à Juppé

Alain Juppé et François Fillon lors du dernier débat de la primaire de la droite, le 24 novembre 2016. - Eric Fefferberg - AFP
La décision de François Fillon de maintenir sa candidature à la présidentielle, en dépit de sa convocation chez les juges en vue de sa mise en examen, est loin de faire l'unanimité au sein de son propre camp. Au point que depuis 24 heures, les défections s'enchaînent chez Les Républicains. De nouveau se pose la question d'un plan B: si François Fillon ne peut représenter son camp, alors qui peut le faire? Le nom d'Alain Juppé se remet à circuler.
Fabienne Keller, sa porte-parole pendant la primaire, affirme sur BFMTV que "s'il y a un appel, un souhait fédérateur", Alain Juppé y répondra. Mais dans ce cas, c'est à François Fillon de se saisir de cette solution: "je l'appelle à construire une alternative, rien ne peut se faire sans lui puisque c'est lui qui a été validé, choisi par la primaire", estime la sénatrice du Bas-Rhin.
Le nom du maire de Bordeaux est même évoqué dans le camp sarkozyste. Georges Fenech, qui avait appelé dès les premières révélations au retrait de la candidature de François Fillon, est très clair: "j'appelle tous les grands électeurs, maires, conseillers régionaux, les conseillers départementaux, les conseillers métropolitains, à adresser sans délai au Conseil constitutionnel leur parrainage pour Alain Juppé", a-t-il dit sur BFMTV. "Il me semble être le seul aujourd'hui, par son expérience, à pouvoir reprendre le flambeau".
Les fillonnistes répètent: "il n'y a pas de plan B"
Une opinion partagée par d'autres élus locaux. La maire LR de Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire, Marie-Claude Jarrot, a annoncé mercredi soir avoir envoyé son parrainage au Conseil constitutionnel pour Alain Juppé et non François Fillon. La veille, le sénateur LR Jean-Pierre Grand a pris la même décision. Jeudi après-midi, le Lemairiste Franck Riester, qui a annoncé la veille son retrait de la campagne, a posté sur Twitter une photo de son parrainage à Alain Juppé.
Mais pour les fillonnistes, la question ne se pose pas. "Il n'y a pas de plan B", a ainsi répondu Bruno Retailleau sur RTL. "S'il y avait eu un plan B, il y a déjà un mois qu'il aurait été défini. Il n'y a pas de plan B parce que la famille politique se déchirerait. Et s'il y a eu précisément des primaires, c'est pour trancher cette légitimité".
Alain Juppé, lui, ne souhaite toujours pas s'exprimer. Ira, ira pas ? On ne connaît toujours pas la teneur de ses échanges avec François Fillon mercredi. Mais son entourage a tenu à rappeler jeudi midi qu'il restait "légitimiste et loyal" vis-à-vis du candidat. "Tant que François Fillon se maintient dans la campagne, il n'y a pas de sujet" pour le maire de Bordeaux, "qui ne se mettra jamais en travers de sa route".