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Politique

Ces ténors de droite qui ont conseillé à Fillon de jeter l'éponge

Gérard Larcher, le président Les Républicains du Sénat, et François Fillon, le 14 janvier 2017.

Gérard Larcher, le président Les Républicains du Sénat, et François Fillon, le 14 janvier 2017. - Thomas SAMSON / AFP

Une vingtaine de membres des Républicains ont lâché le candidat depuis mercredi. Les ténors sont restés, mais en coulisses, ils ont exprimé de sérieux doutes.

En décidant de maintenir sa candidature malgré sa convocation le 15 mars en vue d'une mise en examen, François Fillon s'est engagé dans un double bras de fer: avec la justice, mais aussi avec sa propre famille politique. Depuis cette annonce, les failles qui lézardent l'unité du parti apparaissent au grand jour.

Au sein des Républicains, il y a ceux qui, dans les pas de Bruno Le Maire, se sont désolidarisés de l'entêtement du candidat avec perte et fracas. Il sont déjà une vingtaine, ce jeudi matin. Mais il y a aussi ceux qui, en coulisses, mercredi, ont fait part de leurs doutes à François Fillon.

Accoyer, Larcher, Morano...

Entre l'annonce matinale du report de sa visite au Salon de l'agriculture et son discours au QG, à midi et demi, les responsables ont défilé, dans le bureau de François Fillon, qui devait décider de l'avenir de sa campagne. Au cinquième étage du QG, Gérard Larcher, Valérie Pécresse, Bernard Accoyer, Bruno Le Maire et Xavier Bertrand se sont notamment succédés. Bruno Le Maire, déjà, l'invitait à se retirer. Mais, plus significatif encore, plusieurs fidèles parmi les ténors du parti en ont fait de même.

"Tu avais dit que tu ne serais pas candidat si tu étais mis en examen. Et là, tu fais le contraire", lui a reproché le secrétaire général du parti, Bernard Accoyer, qui n'a pas digéré les longues heures d'attente avant le discours du QG. Car elles ont laissé fleurir "les pires spéculations autour d'un plan B", comme le rapporte Le Parisien

Beaucoup de questions

Comme le précisent aussi Libération et Le Figaro, Gérard Larcher, le président du Sénat, partageait cet avis. "En coulisses, le président du Sénat s’active pour trouver une solution de sortie", explique L'Opinion, qui fait le récit de la matinée de mercredi. Xavier Bertrand, à la tête de la région des Hauts-de-France, ne l'a pas non plus encouragé à se maintenir, l'invitant à se poser deux questions essentielles:

"Suis-je capable de maintenir l'unité de notre mouvement dans les vingt-quatre heures qui viennent? Ne vais-je pas décrocher dans les sondages face à Emmanuel Macron dans les prochaines quarante-huit heures?", comme le précise Le Figaro.

Son directeur de campagne a voulu démissionner

Valérie Pécresse, qui l'applaudissait quelques heures plus tard lors de sa montée à la tribune, a quant à elle laissé à François Fillon le choix de décider, tout en lui adressant des questions également. "Est-ce que tu as encore la force de continuer", a demandé la présidente de la région Ile-de-France. Une attitude moins directe que celle de Nadine Morano.

"Si j'étais toi, je me retirerais. Mais personne ne peut décider à ta place. C'est un choix personnel que tu dois prendre, en ton âme et conscience", a-t-elle fait valoir, citée par Le Parisien. 

Mais le premier à avoir exprimé son désarroi au candidat est son directeur de campagne lui-même, Patrick Stefanini, comme le raconte L'Opinion. Peu après 8 heures, mercredi, il a appelé François Fillon pour le prévenir que la matinée serait difficile. François Fillon lui a alors demandé "tu penses qu'il faut que j'arrête?". "Oui", lui a-t-il simplement répondu. Patrick Stefanini a même hésité à démissionner, mais François Fillon l'a convaincu de rester. 

Charlie Vandekerkhove