Présidentielle 2017: Fillon mobilise ses partisans en visant la presse

François Fillon, le 14 janvier 2017, au Conseil national du parti Les Républicains. - Thomas Samson - AFP
Dans un amphithéâtre bondé du Futuroscope, le candidat LR monte à la tribune, jeudi soir. Acclamé par ses militants qui veulent encore y croire, François Fillon dénonce "l'attaque impitoyable" dont il se dit victime. Empêtré dans les affaires d'emplois présumés fictifs de son épouse et de ses enfants, Marie et Charles, François Fillon a dénoncé "une presse à 90%" contre lui et qui n'enquête qu'à charge. De même, il conteste la compétence du parquet financier à mener leurs investigations.
"Salauds", "menteurs"
Jeudi lors de son meeting dans la Vienne, c'est le sénateur Jean-Pierre Raffarin qui déclenche des sifflets en adressant - ironiquement? - "un petit mot tout particulier aux journalistes". "Ils ont voulu montrer aujourd’hui combien il était important pour eux de mieux connaître, de mieux comprendre le Poitou et le Futuroscope", a poursuivi l'ancien Premier ministre à la tribune.
Des journalistes présents sur place (tweets ci-dessous) ont aussi rapporté la scène et souligné l'ironie fine de Jean-Pierre Raffarin:
"Avec sa femme et sa famille, ils ont besoin de soutien dans cette histoire et c'est pour ça que je suis là, avance cette jeune femme. Je trouve ça honteux et scandaleux que les médias lui tombent dessus à bras raccourcis alors que ce qu'il a fait est totalement légal. Ça me motive encore plus à m'engager. Je veux soutenir le candidat en lequel je crois et c'est François Fillon", a expliqué au micro de RMC un partisan du candidat LR.
Un parallèle avec la campagne de Sarkozy en 2012
Outre le style plus offensif, c'est aussi cette façon de stimuler ses soutiens contre un ennemi commun qui rappelle la campagne menée en 2012 par Nicolas Sarkozy. De fait, en désignant les journalistes comme responsable du climat actuel, lors des meetings, ils deviennent la cible d'attaques.
Il s'était notamment ému du "terrorisme du système médiatique" qui lui aurait intenté un "procès stalinien" car il souhaitait parler aux électeurs du Front national. Lors de ses meetings des incidents avaient aussi éclaté entre partisans et journalistes.