Macron dans le Pas-de-Calais, en "conquête" sur les terres du FN

Sur les terres du Front national dans le Pas-de-Calais, Emmanuel Macron a vanté son programme "progressiste", un "rempart" face au FN, accusé d'attiser les "peurs" des électeurs. Après avoir visité une cité minière en cours de rénovation à Noeux-les-Mines, le candidat du mouvement "En marche!" à l'élection présidentielle a indiqué:
"Ce projet progressiste est avant tout un rempart à un parti qui porte la haine, l'exclusion et le repli, que ce soit sur internet ou sur le terrain, pour attiser les peurs, les utiliser et diviser la société".
L'ancien ministre de l'Économie a dit "respecter tous ceux et celles" qui votent pour le FN car leur vote est "l'expression d'une colère et d'une impatience". Il a indiqué avoir rencontré des habitants, qui veulent du "travail". Dans ce contexte, "il ne faut pas leur promettre n'importe quoi" a-t-il ajouté.
Pour lui c'est une terre de "conquête", de "bataille". Mais les habitants eux ne semblaient pas le connaître ou ne le jugent pas assez tourné vers les classes populaires, d'après notre journaliste sur place.
Miser sur l'école et l'économie
Selon lui, l'ex-bassin minier, qui a subi "l'effondrement de la mine" parallèlement aux difficultés des secteurs sidérurgique et textile, "ne peut pas vivre en dehors de la mondialisation", car la région est située "au coeur de l'Europe". Afin de "réaccrocher" ces territoires paupérisés, il faut "rebâtir sur deux axes, l'école et l'économie", a expliqué Emmanuel Macron, qui a reçu un accueil chaleureux des habitants de cette cité minière.
Sur l'école, le candidat a précisé qu'il faut "investir dans les petites classes dans ces Zones d'éducation prioritaires. Ce sont 12.000 classes que l'on doit faire (par) cet effort différencié".
Pour le FN, Macron en "safari"
Autre enjeu selon lui, "réinsérer ces territoires dans les économies métropolitaines". Il a mentionné le projet de RER entre Lens et Lille, deux villes distantes d'une trentaine de kilomètres.
Il devait aussi se rendre à Hénin-Beaumont, pour remettre des médailles du travail à des salariés d'un grossiste alimentaire. En 2014, la ville a été remportée par le FN au premier tour des élections municipales. Le parti frontiste a quant à lui qualifié cette visite de "blague douteuse". "La vérité est qu'Emmanuel Macron vient dans le Pas-de-Calais comme certains vont au safari, avec pour seul but de revenir avec de belles photos (...)", a déclaré le maire FN Steeve Briois dans un communiqué de presse.
Déjà en campagne, Emmanuel Macron revendiquait 400 parrainages de maires en décembre, sur les 500 nécessaires pour être déclaré officiellement candidat à la présidentielle.