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Présidentielle

Le Pen s'éloigne du second tour dans les sondages: une mauvaise nouvelle pour Macron?

Macron-Le Pen (illustration)

Macron-Le Pen (illustration) - Joel Saget - Eric Feferbegr - AFP

Un sondage diffusé mardi fait encore chuter la candidate du RN et rend moins probable le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Une nouvelle jugée diversement sur les bancs de la majorité présidentielle.

S'en féliciter ou s'en inquièter. La sortie, mardi, du dernier sondage Harris interactive a fait réfléchir sur les bancs de La République en marche. Pour la première fois, Marine Le Pen dégringole sous la barre des 18% dans les sondages et se situe à 16% des intentions de vote. Emmanuel Macron, lui, reste stable à 23% des intentions de vote.

La députée est même talonnée par le candidat de la droite (que ce soit Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse) qui récolte un score de 14%. Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon se situent tous deux à 13%.

Se préparer à affronter le RN ou les LR

Autant dire que le second tour qui opposerait Marine Le Pen à Emmanuel Macron semble moins crédible qu'il y a quelques mois. Une mauvaise nouvelle pour la macronie?

"J'en parle souvent avec Emmanuel Macron, il n'a jamais eu de certitude qu'il serait au second tour face à Marine Le Pen, il n'a jamais pensé que c'était son assurance-vie", assure à BFMTV.com François Patriat, le président du groupe LaREM au Sénat.

"Je l'ai même dit aux journées parlementaires à Angers il y a quelques jours. Soyons lucides et préparons-nous à affronter un candidat LR", avance cet intime du président de la République.

Laisser la situation se décanter

D'autres sur les bancs de la majorité y voient même une bonne nouvelle à mettre au crédit de l'Elysée.

"On peut s'honorer, au contraire, que ce soit sous le mandat d'Emmanuel Macron que Marine Le Pen baisse fortement dans les sondages. Et puis beaucoup voyaient en elle une adversaire de second tour parce qu'on est certain qu'elle se présente. Pour Bertrand, Pécresse ou Zemmour, personne ne sait ce qu'il en sera dans quelques mois", estime le député LaREM Pieyre-Alexandre Anglade.

En off, certains estiment que la fin de ce duel quasi-certain dans les sondages il y a encore quelques mois peut même être une bonne nouvelle pour remonter des troupes au moral incertain.

"On ne gagnera jamais cette présidentielle en se positionnant seulement contre quelqu'un. On a réussi à le faire en 2017 parce que Macron était un visage neuf et qu'il se positionnait contre le personnel politique classique. Il va falloir dérouler un projet solide", estime une parlementaire.

Moins facile de battre Bertrand que Le Pen

Certains sont pourtant moins optimistes. "C'est vrai que c'est plus dur de battre Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse que Marine Le Pen. On y arrivera mais il faudra se battre bien plus", reconnaît un poids lourd de la majorité.

"Le problème, c'est qu'avec Marine Le Pen plus Eric Zemmour en embuscade, l'élection va avoir un tropisme, celui de l'immigration et de la sécurité. Nous devons bien sûr répondre sur le régalien mais aussi pouvoir parler de chômage et d'éducation comme on essaie de le faire au quotidien", estime de son côté le député Sacha Houlié auprès de BFMTV.com.

Attendre que le jeu politique se décante dans les prochains mois et avancer sur ses sujets. La feuille de route pour Emmanuel Macron est assez claire.

Marie-Pierre Bourgeois