"Une différence entre être polémiste et avoir l'exercice du pouvoir": Darmanin tacle Zemmour sans le nommer

Le ministre de l'Intérieur a également fustigé les "vieilles lunes identitaires" de Marine Le Pen, au lendemain de sa conférence de presse pour présenter son projet de référendum sur l'immigration.

"Il y a une différence entre écrire des livres et être polémiste, et puis avoir l'exercice concret du pouvoir", a tancé ce mercredi Gérald Darmanin, invité de BFMTV-RMC. Une pique décochée à Éric Zemmour sans le nommer, bien qu'il s'en soit défendu, alors que l'ancien chroniqueur fait durer le suspense autour de sa candidature à la prochaine élection présidentielle.

Interrogé, le ministre de l'Intérieur a assuré viser Marine Le Pen et non Éric Zemmour. Mardi, la candidate du Rassemblement national à la présidentielle présentait son projet de référendum sur l'immigration, dans le cas où elle accéderait à la magistrature suprême.

"Vieilles lunes"

"On voit bien que Marine Le Pen reste sur ses vieilles lunes identitaires. On peut proposer par référendum plein de choses, mais un débat sur l'immigration, c'est comme si vous faisiez un référendum sur le beau temps ou contre le chômage", a raillé le locataire de Beauvau.

"Sur le principe, on peut être d'accord, de maîtriser son immigration, mais c'est beaucoup plus compliqué lorsqu'on est en responsabilité. La grande différence avec Mme Le Pen, c'est que nous sommes nous un parti de gouvernement", a poursuivi Gérald Darmanin.

Macron fait aussi allusion à Zemmour

Depuis plusieurs semaines, Éric Zemmour est sur le devant de la scène médiatique et souffle le chaud et le froid concernant une éventuelle candidature en 2022. Une situation qui pourrait perdurer, à l'instar de ce qu'il a déjà déclaré: "C'est mon intérêt de faire durer l'ambiguïté."

Se refusant jusque-là à l'évoquer publiquement, Emmanuel Macron a fait une allusion au polémiste mardi, là aussi sans le nommer. "Notre identité ne s'est jamais bâtie ni sur le rétrécissement, ni à des prénoms ni à des formes de crispation", a estimé le chef de l'État depuis le chantier de rénovation de la Bibliothèque nationale de France (BFN), en référence à la proposition d'Eric Zemmour qui souhaite "interdire les prénoms étrangers".

Clarisse Martin Journaliste BFMTV