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Guerre en Ukraine: Marine Le Pen n'a "pas d'admiration particulière" pour Volodymyr Zelensky

La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen, le 17 mars 2022 à Paris

La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen, le 17 mars 2022 à Paris - EMMANUEL DUNAND © 2019 AFP

La candidate du Rassemblement national a estimé ce lundi que le dirigeant ukrainien se comportait "comme un chef d'État" et que "ça ne devrait pas susciter l'admiration, ça devrait être normal".

Marine Le Pen a affirmé lundi qu'elle n'avait "pas d'admiration particulière" pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays a été envahi par la Russie, saluant toutefois un "chef d'État", et qu'elle ne serait pas mercredi à l'Assemblée quand il s'adressera aux députés français en raison "d'obligations".

"Je ne serai pas présente (mercredi à 15 heures lors de l'intervention par vidéo de Volodymyr Zelensky devant l'Assemblée nationale, NDLR), j'ai des obligations prises depuis bien longtemps", a déclaré sur franceinfo la candidate du Rassemblement national à la présidentielle et députée du Pas-de-Calais.

"Sans commentaire", réagit Castaner

La candidate d'extrême droite, qui avait été reçue par le président russe Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle de 2017, et continue de rembourser un prêt à un créancier russe, a prévu à son agenda mercredi après-midi deux interviews, ainsi qu'une conférence de presse sur le chiffrage de son projet.

Interrogée pour savoir si elle avait de l'admiration pour le président ukrainien, Marine Le Pen a répondu: "Non je n'ai pas d'admiration particulière pour M. Zelensky, je crois juste qu'il se comporte comme un chef d'État. Et ça ne devrait pas susciter l'admiration, ça devrait être 'normal'".

"C'est parce que nos propres dirigeants ne se comportent pas toujours comme des chefs d'État qu'on trouve que c'est merveilleux quand les autres le font", a-t-elle ajouté.

Volodymyr Zelensky "est le président de l'Ukraine, il défend les intérêts de l'Ukraine, il le fait avec beaucoup d'énergie et il fait preuve de patriotisme. Qu'est-ce que je peux avoir à dire sur cela? Je suis quelqu'un qui défend la souveraineté nationale", a-t-elle encore dit.

Sur Twitter, le président du groupe La République en Marche (LaREM) Christophe Castaner, a réagi à la déclaration de Marine Le Pen par un tweet lapidaire: "Sans commentaire". "On a les admirations qu'on choisit. On a les admirateurs qu'on mérite", a aussi lancé le député des Français de l'étranger Roland Lescure, porte-parole de LaREM.

Interrogée par BFMTV sur ce début de polémique, Marine Le Pen a jugé les critiques de mauvaise foi: "Ils sont de mauvaise foi car j'ai dit que Zelensky défendait son peuple et que nos dirigeants devraient faire de même", a-t-elle estimé.

Selon nos informations toutefois, la candidate d'extrême droite tente de bousculer son agenda de mercredi pour être finalement présente à l'Assemblée nationale.

Poutine, criminel de guerre? Le Pen "ne reprend pas ce terme"

Comme on lui demandait si c'était important d'afficher sa solidarité avec le président ukrainien, Marine Le Pen a répondu: "Non, j'ai affiché ma solidarité avec le peuple ukrainien d'abord, à plusieurs reprises, y compris avec les réfugiés dont j'ai dit qu'il fallait les accueillir, dans de bonnes conditions".

Interrogée pour savoir si Vladimir Poutine était un criminel de guerre, la candidate a dit qu'elle "ne reprenait pas ce terme" parce qu'"on ne négocie pas la paix en insultant une des deux parties". "Certains se font plaisir en multipliant les propos les plus injurieux les plus agressifs mais ça, ça fait durer la guerre", a-t-elle estimé.

Anne Saurat-Dubois et C.M. avec AFP