BFMTV
Elections Législatives 2024

Macron à peine élu, toutes les têtes déjà tournées vers les législatives, 3e tour de la présidentielle

L'Insoumis Jean-Luc Mélenchon vote, le 24 avril 2022 à Marseille

L'Insoumis Jean-Luc Mélenchon vote, le 24 avril 2022 à Marseille - CHRISTOPHE SIMON © 2019 AFP

Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Eric Zemmour ont lancé ce dimanche le coup d'envoi de la campagne des élections législatives, espérant imposer en juin une cohabitation à Emmanuel Macron, tout juste réélu ce dimanche.

Et maintenant, cap sur les législatives. Dès 20 heures et l'annonce des résultats du second tour de l'élection présidentielle ce dimanche, les responsables politiques avaient les yeux rivés sur les élections législatives de juin, qui vont permettre d'élire les 577 députés qui siégeront à l'Assemblée nationale jusqu'en 2027. Quelles sont les stratégies annoncées et à venir? BFMTV.com fait le point.

• À gauche, des alliances attendues autour de LFI

Le coup d'envoi de la campagne des législatives avait été donné ce mardi par Jean-Luc Mélenchon. Le candidat insoumis, arrivé en troisième position lors du premier tour, avait appelé les Français sur BFMTV à "l'élire Premier ministre", en envoyant une majorité de députés de l'Union populaire et de La France insoumise à l'Assemblée nationale.

Ce dimanche, il a renouvelé cet appel. "Le 12 et 19 juin ont lieu les élections législatives", a-t-il insisté. "Vous pouvez battre Monsieur Macron et choisir un autre chemin. Le 12 et 19 juin, un autre monde est encore possible si vous élisez une majorité de députés de la nouvelle union populaire qui doit s'élargir."

Un appel entendu par certaines personnalités à gauche. Ségolène Royal, ex-candidate socialiste à la présidentielle en 2007, a ainsi déclaré être favorable à ce qu'une "recomposition de la gauche" et "au-delà" se fasse "autour de Jean-Luc Mélenchon."

"Fixons-nous l’objectif d’un accord global nous réunissant dans chacune des circonscriptions. Dans le respect du rapport de force issu du premier tour, et des ancrages locaux des forces politiques", a tweeté de son côté le patron du PCF Fabien Roussel.

Ces derniers jours, La France insoumise a entamé des négociations avec le PCF, EELV et le NPA. Et des contacts informels ont été noués avec le Parti socialiste, qui a voté favorablement pour un rapprochement avec le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

• À l'extrême-droite, Zemmour veut une coalition, mais...

Après sa défaite, Marine Le Pen a aussi fixé pour objectif les élections de juin. "Nous lançons ce soir la grande bataille électorale des législatives. Je mènerai cette bataille aux côtés de Jordan Bardella, avec tous ceux qui ont eu le courage de s'opposer à Emmanuel Macron au second tour, avec tous ceux qui ont la France chevillée au corps", a-t-elle déclaré devant ses supporters.

"Le RN œuvrera à unir tous ceux d'où qu'ils viennent qui veulent se rassembler et rassembler leurs forces contre Emmanuel Macron afin de présenter ou de soutenir des candidats partout", a assuré la finaliste, ses lieutenants parlant de "troisième tour" en juin.

Une alliance sera-t-elle possible avec Eric Zemmour? L'ancien journaliste, qui plaide pour une union des droites, n'a pas été tendre avec la candidate du Rassemblement national ce dimanche. "Hélas, hélas, hélas, c’est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen", a-t-il martelé en référence aux multiples candidatures de Marine Le Pen et de son père Jean-Marie Le Pen.

Appellant le RN, son parti Reconquête, et une partie des Républicains à se rassembler, le polémiste a toutefois estimé qu'une coalition des droites "n'est pas une option", "elle est une nécessité, elle est un devoir."

"Il n'y aura pas d'alliance de parti à parti" pour les législatives, a répondu sur BFMTV dans la soirée le porte-parole du Rassemblement national Philippe Ballard. Pour le RN, avant même de penser imposer une cohabitation à Emmanuel Macron, l'objectif sera d'abord d'obtenir 15 élus et de former un groupe à l'Assemblée nationale.

• Chez Macron, une "maison commune" à bâtir

Quant aux marcheurs, après la victoire d'Emmanuel Macron à la présidentielle, les négociations pour les législatives vont commencer au sein de la "Maison commune". Car chaque composante de la majorité présidentielle va vouloir obtenir un nombre suffisant de circonscriptions, notamment Horizons, le nouveau parti d'Edouard Philippe. Le MoDem de François Bayrou voudra également conserver son groupe et ses 57 élus à l'Assemblée nationale.

À l'issue du premier tour, Emmanuel Macron avait appelé, sans plus de précisions, "tous ceux qui depuis six ans et jusqu'à ce soir se sont engagés pour travailler à (ses) côtés à transcender leurs différences pour se rassembler en un grand mouvement politique d'unité et d'action pour notre pays".

Mais les électeurs voudront-ils confirmer les résultats de l'élection présidentielle dans les urnes en juin? Selon deux sondages, une majorité de Français veulent voir une cohabitation lors du second quinquennat d'Emmanuel Macron.

Ariel Guez