Législatives: les écologistes de plus en plus nombreux à vouloir une alliance avec LFI et Mélenchon

Le maire EELV de Grenoble Eric Piolle (D) et le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, aux Amphis d'été des Insoumis à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme), le 21 août 2020 - PHILIPPE DESMAZES © 2019 AFP
Vers un renversement d'alliance? En 2017, dans de nombreuses circonscriptions, EELV était allié au Parti socialiste lors des élections législatives. En juin 2022, les écologistes pourraient plutôt se tourner vers La France insoumise et Jean-Luc Mélenchon, arrivé en troisième position lors du premier tour de l'élection présidentielle, loin devant Yannick Jadot et ses 4,6%.
Ce mardi, le leader de La France insoumise a appelé sur BFMTV les forces de gauche à se rassembler et les Français à l'élire Premier ministre, en envoyant à l'Assemblée nationale une majorité de députés de "l'Union populaire." Depuis, des figures d'EELV multiplient les appels au rassemblement derrière le député des Bouches-du-Rhône.
Piolle et Delli veulent voir l'insoumis à Matignon
À l'issue du débat de l'entre-deux-tours entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, la députée européenne Karima Delli, soutien de Yannick Jadot lors de la campagne présidentielle, a appelé Jean-Luc Mélenchon à "se préparer" au poste de Premier ministre.
Ce jeudi, dans un entretien à L'Humanité, le maire de Grenoble Eric Piolle estime que "Jean-Luc Mélenchon peut structurer l'arc humaniste." L'élu EELV appelle à élire "une majorité de députés de gauche et écologistes", et utilise sur Twitter le hashtag "Mélenchon1erMinistre."
Au sein du "pôle écologiste", le parti Génération.s, fondé par Benoit Hamon, s'est également positionné en faveur d'une coalition de gauche à l'Assemblée en juin 2022.
"Que ce gouvernement soit dirigé par le candidat de l'Union populaire est légitime au regard du résultat de l'élection présidentielle", peut-on lire dans un communiqué publié quelques heures mardi après l'interview de Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV.
En revanche, le ton n'est pas le même du côté de Yannick Jadot. Dans une tribune au journal Le Monde, le candidat malheureux à l'élection présidentielle appelle les Français à "donner de la force, à l’Assemblée nationale, à un bloc écologiste, social et républicain puissant", sans nommer La France insoumise.
Des discussions entre LFI et EELV engagées
Dès le lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, La France insoumise a écrit au PCF, au NPA et à EELV pour discuter des élections législatives. "Oui, faisons une majorité à l’Assemblée nationale, seule manière de former un contrepouvoir efficace", avait notamment répondu Sandrine Rousseau.
Ce jeudi, au micro de BFMTV, Manuel Bompard, ex-directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, confirme que des discussions "sont engagées avec le PCF, avec EELV, avec le NPA."
"Et on espère que ces discussions vont pouvoir aboutir le plus rapidement possible", dit-il.
Quant aux socialistes, s'ils "sont d'accord avec le contenu programmatique" et avec "la perspective" de voir "Jean-Luc Mélenchon Premier ministre", Manuel Bompard dit que la France insoumise est "prête à discuter."
Lors d'une conférence organisée à la Maison de la Chimie à Paris ce jeudi, Jean-Luc Mélenchon a parlé de "contacts informels" engagés "sans exclusive", avec les autres forces de gauche.