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"Une menace de plus en plus hybride": Emmanuel Macron plaide pour des "politiques d'entrave" à l'encontre de la flotte russe fantôme

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Le chef de l'État a appelé ce jeudi à "consolider la défense européenne" face aux récentes menaces russes.

"Nous avons décidé de passer un pas". Emmanuel Macron, en déplacement à Copenhague (Danemark) pour un sommet entre dirigeants européens, a appelé à "consolider la défense européenne" dans un contexte de "confrontation permanente avec la Russie"

"Nous avons décidé de passer un pas en allant vers des politiques d'entrave quand dans nos eaux on a des bateaux suspects (...) pour réduire la capacité de la Russie à se financer par ce biais", a expliqué le président de la République, évoquant une menace "de plus en plus hybride".

Une enquête ouverte sur le "Boracay"

Un peu plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron a partagé sa volonté d'"accroître la pression" sur la flotte fantôme russe, dont l'un des pétroliers a été intercepté au large des côtes françaises et est visé par une enquête pour "délits maritimes".

Les commandos marine français ont arraisonné samedi le "Boracay", un navire battant pavillon du Bénin et appartenant à la flotte utilisée par Moscou pour contourner les sanctions occidentales contre ses ventes de pétrole depuis l'invasion de l'Ukraine.

Une enquête a été ouverte pour "défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon" et "refus d'obtempérer" contre ce navire sans sanctions européennes. Le bâtiment se trouvait par ailleurs au large du Danemark la semaine dernière au moment où le pays connaissait des survols suspects de drones au-dessus de ses aéroports.

Le commandant du navire, de nationalité chinoise et dont la garde à vue a été prolongée, sera jugé pour le seul "refus d'obtempérer", a précisé à la mi-journée le parquet de Brest.

"Il est extrêmement important d'accroître la pression sur la flotte fantôme parce que ça réduit clairement la capacité de la Russie à financer son effort de guerre" en Ukraine, a fait valoir Emmanuel Macron jeudi à Copenhague, à l'ouverture d'un Sommet de la Communauté politique européenne (CPE).

Le pétrolier arraisonné au large des côtes françaises fait partie d'un ensemble de navires clandestins qui permettent à la Russie d'exporter son pétrole malgré les sanctions. Leur mode opératoire - changement fréquent de pavillons, propriétaires opaques installés dans des paradis fiscaux, transpondeurs souvent éteints - les rend difficiles à repérer et à relier à Moscou.

L'Union européenne considère que 444 bateaux en font partie. D'après Emmanuel Macron, le commerce pétrolier imputé à cette flotte représente "plus de 30 milliards d'euros" pour le budget de la Russie, et permet de financer "30 à 40%"de son effort de guerre" contre l'Ukraine.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV