Pétrolier de la flotte russe fantôme: le commandant, de nationalité chinoise, sera jugé pour refus d'obtempérer

Des soldats français à bord d'un pétrolier de la flotte russe fantôme, au large de Saint-Nazaire; le 1er octobre 2025 - Damien MEYER
Le commandant, de nationalité chinoise, du pétrolier de la flotte fantôme russe qui a été interpellé par les autorités françaises et se trouve actuellement au large de Saint-Nazaire, sera jugé pour "refus d'obtempérer", a appris BFMTV du procureur de la République de Brest, ce jeudi 2 octobre. L'audience se tiendra le 23 février 2026.
L'homme avait été interpellé et placé en garde à vue la veille avec son second. Ce dernier, également de nationalité chinoise, a été libéré à la fin de sa garde à vue.
Le parquet de Brest avait ouvert une enquête pour "défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon" et "refus d'obtempérer". Le communiqué ne précise pas si le capitaine est libre de ses mouvements et si le navire va pouvoir reprendre sa route.
Le parquet saisi après de possibles délits maritimes
Outre les changements d'immatriculation à répétition du pétrolier, le doute plane aussi sur son éventuelle implication dans des survols de drones qui ont perturbé fin septembre le trafic aérien au Danemark, pays au large duquel ce navire se trouvait au moment des faits. Selon le site spécialisé The Maritime Executive, il a pu servir de "plateforme de lancement" ou comme "leurre".
Mais l'enquête ouverte à Brest ne portait pas sur ces faits, seulement sur des infractions maritimes. "Tous autres aspects éventuels touchant à cette affaire ne relèvent pas de la compétence du parquet", souligne le procureur Stéphane Kellenberger dans son communiqué.
Le parquet a été saisi le 29 septembre par le préfet maritime de l'Atlantique suite à la possible commission de délits maritimes par des membres de l'équipage du "Boracay", "considéré comme étant sans pavillon au sens du droit international", rappelle le procureur.
"Transportant une importante cargaison de pétrole", en provenance de Russie et à destination de l'Inde, il a été interpellé samedi 27 septembre par une frégate de la Marine nationale au large de l'île d'Ouessant.
"Cette opération, fondée sur l'article 110 de la convention ONU de Montego Bay, était motivée par les incohérences présentées par le pétrolier quant à sa nationalité lors de ses échanges avec les autorités maritimes françaises, notamment lors de son transit au large de nos côtes. L'enquête réalisée par la Marine nationale a conclu à une absence de pavillon", ajoute le procureur de Brest.