Dupont-Aignan sur Swissleaks: "C'est l'honneur de la France de protéger Hervé Falciani"

Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la France, était mercredi matin l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC.

Invité mercredi matin sur BFMTV et RMC, Nicolas Dupont-Aignan est d'abord revenu sur les manifestations géantes du 11 janvier, un mois plus tard jour pour jour. Où est passé l'esprit Charlie? "Il existe toujours au coeur des Français, mais les Français ne sont pas idiots. Que font maintenant nos dirigeants? Est-ce qu'il instrumentalisent notre indignation ou est-ce qu'ils transforment l'essai? Comment passer des paroles aux actes? On est très loin du compte et nos concitoyens se disent 'ça y est, on est en train de nous enfumer'".

# "Monsieur Macron il vient d'où? De la banque Rothschild"

Les banques françaises vont toucher 2,3 milliards d'euros d'ici à 2017 dans le cadre du pacte de responsabilité, mais en contrepartie de ces baisses de charges, elles n'embaucheront pas. "Ca ne me surprend pas parce que j'ai contesté ce pacte, comme Arnaud Montebourg. Je voulais une aide ciblée sur l'investissement pour aider les entreprises qui affrontent la concurrence mondiale, aider les entreprises qui relocalisent, je voulais une aide conditionnée. Le pacte de responsabilité c'est une aide générale, qui bénéficie (y compris, Ndlr) à la grande distribution, comme si les supermarchés allaient déménager en Chine, c'est absurde. A partir du moment où on vote des lois idiotes, il ne faut pas d'étonner qu'il y en ait qui en abusent", juge Nicolas Dupont-Aignan.

Le député de l'Essonne poursuit :"Nous avons des banques qui ont un comportement qui n'est pas civique, qui n'est pas entrepreneurial, parce qu'elles sont trop grosses. Le ministère des Finances est sous la main des banques. Monsieur Macron il vient d'où? De la banque Rothschild. Ce n'est pas étonnant! S'il y avait un patron de PME à Bercy, je pense que le regard serait différent". Nicolas Dupont-Aignan juge le secteur bancaire français trop concentré. "Les banques sont beaucoup trop grosses par rapport aux Etats (...) Les banques sont privées mais s'entendent entre elles, et font pression sur le pouvoir politique (...) Elles étouffent l'économie".

# Swissleaks: Hervé Falciani "est un homme courageux"

Qui est Hervé Falciani, à l'origine des révélations Swissleaks? Nicolas Dupont-Aignan l'a rencontré à plusieurs reprises. "C'est un homme courageux. Sans Hervé Falciani, qui a fui la Suisse avec 106.000 noms, jamais nous n'aurions su le travail souterrain, scandaleux, criminel de cette grande banque (HSBC, Ndlr) dont vous voyez les publicités dans tous les aéroports du monde. Il y a un homme seul qui a pris une décision difficile, il a violé la loi suisse, mais il l'a fait pour l'intérêt général. Enfin, c'est l'honneur de la France que de le protéger. Moi je serais ministre, je l'aurais rémunéré, parce qu'il connaît beaucoup de choses et ce sera très utile". Pour le député de l'Essonne, "ces banques sont devenues des puissances mondiales (...). Il faut les démanteler".

"Dans tous les pays organisés du monde, les grands fraudeurs fiscaux, ceux qui volent leurs concitoyens, c'est du vol en bande organisée, sont arrêtés et mis en prison", rappelle Nicolas Dupont-Aignan. "En France, on considère que c'est banal. Eh bien ce n'est pas banal. La fraude à la TVA coûte 20 milliards d'euros à la France".

# "Arrêtons de diaboliser Poutine"

Une réunion importante pour l'avenir de l'Ukraine est prévue ce mercredi à Minsk, en Biélorussie, entre François Hollande, Angela Merkel, Vladimir Poutine et Petro Porochenko. "On ne doit bien évidemment pas armer l'Ukraine, sauf à recréer un combat yougoslave au coeur de l'Europe, ce serait une folie. Poutine a sans doute des torts. Mais le président ukrainien a d'immenses torts aussi. Car il a bombardé aussi sa population civile". Nicolas Dupont-Aignan plaide pour une "neutralité de l'Ukraine, qui ne doit pas rentrer dans l'Otan", une "fédéralisation de l'Ukraine avec une partie autonome" et "il faudrait une zone démilitarisée" à la frontière entre l'Ukraine et la Russie. Mais "arrêtons de diaboliser Poutine". "Si on ne s'entend pas avec la Russie (...), Les grands vainqueurs de cette guerre en Ukraine, c'est la Chine et ce sont les Américains (...). Arrêtons de vouloir changer le destin des peuples, organisons une paix".

Nicolas Dupont-Aignan est enfin revenu sur la législative partielle dans le Doubs, qui a vu la victoire du candidat socialiste Frédéric Barbier. Favorable au ni-ni, le député de l'Essonne affirme qu'il n'aurait "pas voté socialiste". Et pour le Front national? "Je ne crois pas. Je crois que j'aurais fait comme beaucoup d'électeurs du Doubs, qui soit se sont abstenus, soit ont voté blanc. Tout mon combat politique, c'est d'éviter ce piège monstrueux dans lequel on veut enfermer la France: soit vous continuez avec les incapables qui nous gouvernent depuis 20 ans, socialistes et UMP, soit vous partez à l'aventure avec le FN". 

Alexandre Le Mer