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Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse commune de Bayrou et Macron

François Bayrou et Emmanuel Macron.

François Bayrou et Emmanuel Macron. - Capture d'écran BFMTV

Ce jeudi, François Bayrou et Emmanuel Macron ont scellé publiquement l'alliance annoncée la veille. Ils ont donné une conférence de presse à la sortie du restaurant parisien où ils s'étaient isolés pour régler les dernières modalités de cette association.

45 minutes après s'être attablés dans un restaurant attenant au Palais de Tokyo, dans le XVIe arrondissement de Paris, François Bayrou et Emmanuel Macron en sont sortis pour donner une conférence de presse commune. Il s'agissait de donner de plus amples détails sur l'alliance annoncée la veille entre les deux hommes. Plusieurs éléments ressortent de ce face-à-face avec les médias. 

"Pas de ticket", assure François Bayrou

On peut être au début d'une idylle et ne pas avoir de ticket pour autant. Pas question, en effet d'une telle chose, selon François Bayrou qui a fermement écarté cette idée d'un partenariat égalitaire dans la campagne, à la mode américaine: "Ce n'est pas un ticket !", s'est exclamé le maire de Pau. Selon lui, une initiative semblable serait contraire aux institutions de la Ve République. "Mon rôle est très simple: je vais tout faire pour aider", a complété l'ancien ministre de l'Education nationale. "On n'a pas parlé d'intérêts partisans, on n'a pas eu de négociation, on n'a pas passé son temps à échanger. C'est pas : j'achète, tu vends. Rien de tout ça", a-t-il enfin ajouté.

Emmanuel Macron s'est, quant à lui, réjoui de voir François Bayrou apporter son "expérience" dans sa campagne. François Bayrou a été trois fois candidats à ce scrutin, réunissant même 18,57% des suffrages exprimés au premier tour de 2007.

Aux législatives, le MoDem aura "sa place pleine et entière"

C'est la garantie Macron. Si on sait peu de choses sur les contours du rôle que tiendra François Bayrou à ses côtés, l'ex-ministre de l'Economie s'est montré (un peu) plus disert sur le mouvement de son allié:

  • "Aucune famille politique ne peut prétendre être hégémonique dans le pays. Les législatives reflèteront les différentes sensibilités, le pluralisme politique que nous portons, et donc la famille politique que représente François Bayrou aura sa place pleine et entière."

Cette formulation semble présager d'un accord entre "En marche!", le collectif d'Emmanuel Macron, et le Mouvement démocrate (MoDem) de François Bayrou....Cependant le candidat à la présidentielle a voulu recadrer le débat: "nous avons un projet à finaliser, une campagne à conduire, et des élections présidentielles à gagner. Viendront ensuite les législatives, et nous le ferons dans cet ordre".

Un partenariat historique? 

Au début de son discours, Emmanuel Macron a longuement remercié François Bayrou pour sa "proposition d'alliance". "La responsabilité qu'il a prise hier n'est pas mince. Elle n'est pas mince personnellement, sur le plan politique et sur le plan historique aussi. Ce n'est jamais facile de savoir ce qu'on va faire dans un contexte singulier," a posé Emmanuel Macron. 

ce dernier a profité de l'occasion pour marquer sa "volonté de construire à travers cette alliance le renouvellement et le rassemblement" qu'il souhaite incarner. Au-delà de ce "rassemblement progressiste" censé "dépasser les clivages", Emmanuel Macron a fait part d'une autre ambition: "Inventer de nouvelles formes de progrès". François Bayrou a, pour sa part, estimé que son initiative sortait "de l'ordinaire". 

François Bayrou oppose un raffut au souvenir des mots "rugby" au sujet d'Emmanuel Macron

Il y a six mois, Emmanuel Macron était le candidat des "forces de l'argent", le digne héritier de "Dominique Strauss-Kahn et de Nicolas Sarkozy", ou le responsable des échecs du quinquennat Hollande. Dès mercredi et l'annonce du renoncement du maire de Pau pour la présidentielle au profit d'Emmanuel Macron, la droite ne s'est pas privée de rappeler ces saillies. 

  • François Bayrou n'a pas cherché ce jeudi à nier ses divergences passées avec sa nouvelle figure de proue pour le scrutin du printemps prochain. "On a peut-être eu des mots un peu rugby, un peu mêlée ouverte", mais "il y a des moments où on est obligé de dépasser tout cela, parce que ce qui est en jeu est trop grave". 
Robin Verner