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Après un début de polémique, Le Pen devrait finalement être présente à l'Assemblée nationale pour Zelensky

Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle, à Paris le 7 mars 2022

Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle, à Paris le 7 mars 2022 - EMMANUEL DUNAND © 2019 AFP

La candidate d'extrême droite, députée du Pas-de-Calais, avait dans un premier temps affirmé que, emploi du temps oblige, elle ne pourrait assister à l'adresse du président ukrainien aux députés français.

Face à un début de polémique, Marine Le Pen revoit ses plans. Invitée ce lundi matin sur Franceinfo, la candidate du Rassemblement national à la présidentielle a déclaré qu'elle n'a "pas d'admiration particulière" pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays a été envahi par la Russie.

"Je ne serai pas présente"

Alors que le président ukrainien doit s'adresser en vidéo aux députés français à l'Assemblée nationale mercredi après-midi, comme il l'a déjà fait avec les élus du Congrès américain, du Bundestag allemand ou bien encore de la Knesset israélienne, Marine Le Pen a précisé qu'elle n'y assisterait pas.

"Je ne serai pas présente, j'ai des obligations prises depuis bien longtemps", a-t-elle indiqué au micro de Franceinfo.

"J'ai affiché ma solidarité avec le peuple ukrainien à plusieurs reprises, y compris avec les réfugiés dont j'ai dit qu'il fallait les accueillir", a argué Marine Le Pen.

Changement d'agenda

Mais comme l'a appris BFMTV, Marine Le Pen aurait changé d'avis et devrait finalement être au Palais Bourbon mercredi après-midi pour la prise de parole de Volodymyr Zelensky. Selon nos informations, la députée du Pas-de-Calais serait en train de bousculer son agenda pour pouvoir être présente.

Un gros format média avec la presse d'outre-mer était prévu ce jour-là pour la candidate, ainsi que sa conférence de presse de chiffrage de son programme.

"On a bougé une émission" et "avancé une interview d'un jour", a indiqué à l'AFP son équipe de campagne.

La Macronie vent debout

La décision de Marine Le Pen a probablement été encouragée par le début de polémique qui a suivi ses déclarations de ce lundi matin. Après l'annonce de son absence, plusieurs personnalités de la majorité, dont Christophe Castaner, se sont dites indignées par les propos de la finaliste de la présidentielle de 2017.

"Sans commentaire", a simplement réagi le chef de file des députés de la majorité sur Twitter.

Pour le député LaREM Pieyre-Alexandre Anglade, la décision initiale de Marine Le Pen est due selon lui "à la fidélité à Poutine" dont elle ferait preuve. "Nous serons nous présents pour témoigner à travers lui (Volodymyr Zelensky, NDLR) de notre soutien à l’Ukraine aux Ukrainiens", a-t-il ajouté.

L'eurodéputée Nathalie Loiseau, ancienne ministre chargée des Affaires européennes d'Emmanuel Macron, a également critiqué les propos de Marine Le Pen.

"Je crois ne pas trop m’avancer en pensant que c’est réciproque", lâche-t-elle, faisant référence au fait que la candidate d'extrême droite n'avait "pas d'admiration particulière."

À ces critiques, Marine Le Pen a répondu en accusant la Macronie de "mauvaise foi." "J’ai dit qu'il défendait son peuple et que nos dirigeants devraient faire de même", précise-t-elle auprès de BFMTV.

"Non je n'ai pas d'admiration particulière pour Volodymyr Zelensky. Je crois juste qu'il se comporte comme un chef d'Etat. Et ça ne devrait pas susciter l'admiration, ça devrait être normal", avait-elle en effet répondu aux journalistes de Franceinfo.
Loïc Besson avec Hugo Septier