Affaire Jouyet: Sarkozy dénonce le "mensonge" du "pouvoir en place"

Nicolas Sarkozy en meeting à Caen, lundi 10 novembre 2014. - Capture BFMTV
Nicolas Sarkozy a dénoncé lundi soir lors d'un meeting à Caen le "mensonge, pratique quotidienne" du "pouvoir en place", dans une allusion transparente à la polémique qui oppose le secrétaire général de l'Elysée, Jean-Pierre Jouyet, à l'ex-Premier ministre UMP François Fillon.
"Jamais le discrédit d'un pouvoir en place n'a été si fort (...) Je veux parler du (...) mensonge qui est leur pratique quotidienne", a affirmé l'ancien président de la République, dans le cadre de sa campagne pour la présidence de l'UMP.
Dans un entretien le 20 septembre avec deux journalistes du Monde, Jean-Pierre Jouyet, dont les propos ont été enregistrés, affirme que François Fillon lui aurait demandé, lors d'une déjeuner le 24 juin, de "taper vite" contre Nicolas Sarkozy en accélérant les procédures judiciaires contre lui, notamment concernant le financement de sa campagne en 2012.
"Mensonge"
François Fillon a démenti avoir tenu de tels propos et a accusé dimanche le secrétaire général de l'Elysée de "mensonge". L'ancien chef du gouvernement a d'ailleurs décidé de contre-attaquer en justice et a annoncé une plainte en diffamation contre les deux journalistes du Monde et le quotidien.
Alors que l'Elysée dément avoir donné suite aux demandes prêtées à François Fillon
pour faire accélérer le cours de la justice, Nicolas Sarkozy s'est aussi attaqué à l'exécutif sur ce thème.
"Je voudrais poser la question de savoir si le pouvoir n'a vraiment rien d'autre à faire que de donner le sentiment de vouloir instrumentaliser en permanence la justice", a lancé Nicolas Sarkozy.
"Tourner la page de ces feuilletons écoeurants"
Mais pas question pour l'ancien chef de l'Etat, en campagne pour la présidence de l'UMP, de s'en prendre à son ancien Premier ministre et probable rival pour la présidentielle de 2017. "Je ne polémiquerai avec aucun membre de ma famille politique", a-t-il prévenu. "Je ne céderai à aucune provocation, et je choisis d’ignorer dans l’intérêt de notre pays cette marée de boue". "On ne peut abattre un adversaire en le salissant. C'est le contraire", a-t-il enchaîné.
L'ancien chef de l'Etat s'est enfin posé en rassembleur, après la guerre Fillon-Copé qui a déchiré le parti. "L’unité doit être notre maître-mot, car ces deux dernières années notre famille politique a été inaudible car elle a été divisée." "Les révélations du week-end dernier me renforcent (...) dans la conviction qu'il nous faut tourner la page de ces feuilletons écoeurants", a poursuivi Nicolas Sarkozy.
Et d'appeler les militants à voter largement pour lui lors de l'élection du chef de l'UMP: "Plus le mandat que vous me confierez sera large, plus nous pourrons sortir rapidement de cette ambiance délétère".