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"Je n'ai pas le sentiment d'avoir commis la moindre irrégularité": Marine Le Pen à la barre pour le procès des emplois fictifs

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Marine Le Pen était ce lundi 14 octobre après-midi à la barre pour son premier interrogatoire au procès des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires du RN, qu'elle conteste formellement. En-dehors de quelques moments de tension, son audition s'est déroulée dans un climat assez serein.

Elle est arrivée au tribunal le pas décidé vers 13 heures. À 19 heures, ce lundi 14 octobre, Marine Le Pen était toujours à la barre pour répondre aux questions sur les assistants parlementaires qu'elle avait lorsqu'elle était députée européenne.

"Je n'ai absolument pas le sentiment d'avoir commis la moindre irrégularité, la moindre illégalité", a-t-elle annoncé assez rapidement, alors que la présidente commençait à l'interroger.

De fait, en dehors de quelques moments de tension, son audition s'est déroulée dans un climat assez serein. Au début du procès, Marine Le Pen avait rappelé qu'elle était avocate de formation. Et tout le monde a pu s'en apercevoir cet après-midi. Dès que les questions devenaient un peu sensibles, la cheffe de file des députés Rassemblement national (RN) n'hésitait pas à partir dans un long tunnel technique de réponses pour éviter d'être mise en difficulté.

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Pourtant, les charges contre elle sont lourdes. En qualité d'ex-eurodéputée, elle est accusée d'avoir salarié trois assistants avec les fonds européens alors qu'ils travaillaient pour le compte du parti. Ce lundi, le tribunal a passé du temps sur le cas de Catherine Griset, assistante historique de Marine Le Pen.

"Elle arrivait au Parlement avec moi"

En tant qu'assistante parlementaire accréditée, Catherine Griset devait résider à Bruxelles. Or, elle vivait en région parisienne. "Oui", répond Marine Le Pen. "Sa situation personnelle avait changé. Elle m'avait dit qu'elle voulait revenir à Paris. J'ai tardé à réagir..." Mais alors, s'interroge le tribunal, comment se fait-il qu'elle n'a passé que 740 minutes, soit 12h à Bruxelles, en l'espace d'un an?

"Elle arrivait au Parlement avec moi. Elle ne badgeait pas puisqu'elle était avec moi", rétorque Marine Le Pen qui n'en démord pas sur ce sujet.

Pour le reste, la responsable politique a développé sa ligne de défense, sa position presque philosophique: oui les assistants parlementaires européens pouvaient être chargés de faire de la politique nationale, pour le compte du parti. "L'activité politique fait aussi partie du mandat. Je ne vois pas la différence entre le mandat d'un assistant national et celui d'un européen, si ce n'est la différence d'échelle", déclare-t-elle. Un peu émoussée par le flot de questions, en fin de journée, Marine Le Pen montre quelques signes d'agacement. Mais ne change toujours pas de ligne de défense.

Interrogé à la sortie de l'audience, Rodolphe Bosselut, l'avocat de l'élue, affirme avoir "l'impression que les choses avanç[aient]", ajoutant qu'il existait "une possibilité pour un assistant parlementaire accrédité de suivre son député sans badger". Selon lui, si sa cliente fait preuve d'une "forme d'énervement" pendant le procès "c'est un moyen de rappeler que cette poursuite est très injuste". L'interrogatoire doit se poursuivre pendant deux jours.

Vincent Vantighem avec Clément Boutin