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"Je m'étonne que tout soit suspect": Marine Le Pen se défend au procès des assistants d'eurodéputés RN

Marine Le Pen au tribunal correctionnel de Paris le 30 septembre 2024

Marine Le Pen au tribunal correctionnel de Paris le 30 septembre 2024 - Dimitar DILKOFF / AFP

Dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires d'eurodéputés, la cheffe de file du Rassemblement national (RN) a ironisé ce mercredi 2 octobre sur ce dossier où "tout est suspect".

La cheffe du parti d'extrême droite Marine Le Pen, jugée devant le tribunal correctionnel de Paris aux côtés de 24 autres personnes et du Rassemblement national (RN) dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires d'eurodéputés, a ironisé ce mercredi 2 octobre sur ce dossier où "tout est suspect".

"Je m'étonne que tout soit suspect dans ce dossier", a lancé à la barre la triple candidate malheureuse à l'élection présidentielle, entendue pour la première fois depuis l'ouverture du procès lundi - pas en tant que prévenue mais comme représentante du RN.

"Tout est suspect", répète-t-elle. Le fait que les assistants parlementaires soient aussi des membres du parti? "C'est suspect. Alors que non, c'est logique". Le fait que le Rassemblement national soit en difficulté financière? "Suspect. Mais quel parti ne l'est pas?", liste-t-elle.

"C'est compliqué la gestion d'un parti politique, j'espère vous transmettre ça pendant ces deux mois", ajoute-t-elle. Et de se lancer dans de longues démonstrations pour "expliquer comment fonctionne un mouvement politique", s'adressant tour à tour au tribunal ou à la partie civile.

"J'ai vraiment le sentiment que dans ce dossier il y a énormément d'a priori, d'idées préconçues", a aussi affirmé la cheffe de file des députés RN.

"Nous ne sommes pas des fonctionnaires"

"J'ai l'impression qu'elles ont été fabriquées par la partie civile" - le Parlement européen, dont le RN est "la bête noire", selon elle -, qui "nous a engagé dans un tunnel un peu comme un rongeur, un tunnel dont nous ne pouvons sortir autrement qu'en suivant le tunnel".

Au total, neuf anciens eurodéputés du Front national, dont Marine Le Pen, comparaissent aux côtés de 12 personnes ayant été leurs assistants parlementaires, et quatre collaborateurs du parti - également jugé.

Les prévenus comparaissent pour détournement de fonds publics, recel ou complicité de ce délit, et encourent dix ans d'emprisonnement et un million d'euros d'amende, ainsi qu'une peine d'inéligibilité de dix ans, susceptible d'entraver les ambitions présidentielles de Marine Le Pen pour 2027.

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Pour l'accusation, qui dénonce la mise en place d'un "système centralisé" au parti entre 2004 et 2016, ces assistants parlementaires, bien en peine de décrire leurs tâches, n'en avaient que le titre.

"L'activité politique est indissociable du mandat parlementaire, nous ne sommes pas des fonctionnaires, nous sommes des élus du peuple. Nous avons un mandat", a encore martelé Marine le Pen en réponse.

C.Bo. avec AFP