Photos d'exactions de Daesh sur Twitter: le parquet requiert un procès pour Marine Le Pen

La présidente du Rassemblement national est poursuivie pour avoir posté en 2015 sur Twitter des images montrant des exactions de Daesh, dont un corps et un homme en feu.

Le parquet de Nanterre requiert un procès contre Marine Le Pen pour avoir publié en 2015 sur son compte Twitter des photos d'exactions de Daesh, rapporte l'AFP ce vendredi, selon des sources concordantes.

Le parquet a demandé, dans un réquisitoire daté du 19 décembre, un procès pour la présidente du Rassemblement national (RN) et pour le député RN Gilbert Collard, tout deux mis en examen pour "diffusion d'images violentes". Le parquet a confirmé ces informations, révélées dans un premier temps par Le Parisien.

"Daesh, c'est ça"

Les images tweetées par Marine Le Pen montraient un soldat syrien écrasé vivant sous les chenilles d'un char, un pilote jordanien brûlé vif dans une cage et une photo du journaliste américain James Foley, le corps décapité et la tête posée sur le dos. Accusant notre journaliste Jean-Jacques Bourdin de faire un "parallèle" entre Daesh et le RN (alors Front national), elle avait accompagné ces photos des mots: "Daesh, c'est ça".

Gilbert Collard avait quant à lui diffusé la photo d'un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire: "Bourdin compare le FN à Daech: le poids des mots et le choc des bobos!"

Quelques semaines après les attentats du 13 novembre 2015, la publication de ces photos très violentes avait immédiatement soulevé un tollé au sein de la classe politique mais aussi au-delà.

La présidente du RN avait été mise en examen en mars 2018. Son immunité parlementaire avait été levée en novembre 2017. En septembre 2018, elle avait refusé une expertise psychiatrique dans le cadre de l'instruction. 

Liv Audigane avec AFP