Gilets jaunes: après la trêve de Noël, la mobilisation repart à la hausse

Manifestation de gilets jaunes à La Rochelle, le 5 janvier 2019 - Xavier LEOTY / AFP
Alors que 32.000 personnes avaient manifesté le 29 décembre dernier, près de 50.000 gilets jaunes sont descendus dans les rues ce samedi, à l'occasion de la 8e journée de mobilisation nationale. Une participation qui repart à la hausse après la trêve de Noël avec un regain de violences malgré les mesures annoncées par Emmanuel Macron le 10 décembre dernier et le lancement prochain du grand débat national.
Après un départ dans le calme du cortège sur les Champs-Elysées et du rassemblement devant l'Hôtel de Ville de Paris, d'importantes violences ont été constatées dans l'après-midi dans la capitale où 3500 personnes étaient mobilisées, contre 800 la semaine passée. Des heurts avec les forces de l'ordre ont notamment éclaté sur la Passerelle Léopold-Sédar-Senghor, tandis qu'un bateau-péniche a été incendié au niveau du Musée d'Orsay.
Boulevard Saint-Germain, dans le VIe arrondissement, plusieurs voitures et scooters ont été renversés et incendiés. Une dizaine d'individus ont par ailleurs réussi à pénétrer dans la cour du ministère des Relations avec le Parlement, situé rue de Grenelle. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux et ses équipes ont dû être évacués.
Bordeaux, bastion du mouvement des gilets jaunes
En province, c'est à Bordeaux que la mobilisation a été la plus conséquente. 4600 gilets jaunes ont défilé dans les rues de la ville selon la préfecture, retrouvant leur niveau de mobilisation d'avant les fêtes de fin d'année et consacrant la capitale de Nouvelle-Aquitaine comme l'un des bastions du mouvement.
A Rouen, où 2000 manifestants ont été comptabilisés, la situation s'est tendue à la mi-journée avec des jets de pavés contre les forces de l'ordre qui ont répliqué avec des grenades lacrymogènes ainsi que des lanceurs de balles de défense. Plusieurs barricades ont été érigées sur l'une des principales artères de la ville tandis qu'un distributeur de banque a été incendié, un abribus cassé et une caserne de gendarmerie visée par des tirs de projectiles.
2000 personnes ont par ailleurs défilé à Toulouse et à Nantes où les manifestants ont mis le feu à un tas de sapins sur la place de la cathédrale, et 1000 gilets jaunes ont été comptabilisés à Caen et à Lille où 42 d'entre eux ont été interpellés.
"Ce mouvement n'est pas représentatif de la France"
Malgré la mobilisation des gilets jaunes qui est repartie à la hausse ce samedi, le ministre de l'Intérieur a minimisé la portée du mouvement.
"50.000, ça fait un peu de plus d'une personne par commune de France. C'est cela la réalité du mouvement des gilets jaunes aujourd'hui. Donc, on voit bien que ce mouvement n'est pas représentatif de la France", a déclaré Christophe Castaner sur LCI, tout en condamnant les heurts qui ont éclaté en marge des manifestations.
"Un peu moins de 50.000 personnes", c'est "à rapprocher des 65.000 lors du dernier week-end avant les fêtes de Noël", a ajouté le ministre qui souligne que les manifestations de samedi "ont été beaucoup plus urbaines".