Attentat de Nice: deux juges d'instruction à la police municipale

L'attentat de Nice, sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016, a fait 87 morts. - AFP
Une venue pour faire la lumière sur d'éventuelles failles dans le dispositif de sécurité des festivités du 14-Juillet 2016. Deux juges d'instruction en charge de l'enquête sur l'attentat commis ce jour-là sur la Promenade des Anglais à Nice se sont rendus, fin octobre, dans les locaux de la police municipale. "Une visite" confirmée par Christian Estrosi, le maire de la ville, interrogé jeudi matin sur les informations du Parisien révélant cette perquisition.
Un terme récusé par le premier élu sur franceinfo: "J'ai appelé mon directeur général des services qui m'a dit qu'il n'y a eu aucune perquisition."
Poursuivant, pourtant, Christian Estrosi préfère parler de "visite des juges". "Il est du devoir des juges de voir comment la police nationale a travaillé, comment la police municipale a travaillé, et comme c'est au centre de supervision urbain de la police municipale qu'on dispose des technologies, des images et des caméras, ils ont voulu savoir comment cela fonctionnait et ont déposé une liste de demande d'informations à leur adresser", détaille l'édile.
"Il y a des plaintes de déposées, et notamment des plaintes de la ville de Nice aussi puisque nous nous sommes portés partie civile, et que tout le monde veut savoir", a rappelé Christian Estrosi.
Onze repérages
Une information judiciaire a été ouverte en avril dernier après le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile de la famille de Yanis, un petit garçon de 4 ans, qui figure parmi les 87 victimes de l'attentat perpétré au soir du 14 juillet 2016.
Les parents du petit garçon estiment que l'interdiction de circulation des poids lourds sur la Promenade des Anglais n'a pas été suffisamment contrôlée, et ce alors que l'auteur de l'attaque, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, s'était rendu à onze reprises, avec son camion, sur les lieux du drame avant le 14-Juillet. Malgré ces allers-retours, le terroriste n'a jamais été contrôlé, et ce malgré les 1.257 caméras installées dans la ville à l'époque.
Cette information judiciaire doit répondre à "ce qui n'a jamais été dit aux familles". "Pourquoi n'a-t-on pas pu empêcher cette attaque", insiste Samia Maktouf, avocate de victimes de l'attentat de Nice. "Comment se fait-il qu'aucune personne n'ait pu être alertée par ces onze repérages (...)?"
Christian Estrosi, lui, a rappelé ce jeudi matin que "les images de la police municipale (étaient) transférées au poste de commandement de la police nationale". Une réflexion qui incarne le duel qui a opposé le maire LR à Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur de l'époque. Quelques heures après le drame, l'unité nationale avait volé en éclat quand l'élu avait critiqué le dispositif de sécurité mis en place par la Place Beauvau pour le soir du 14 juillet.