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Attentat du 14-Juillet à Nice: accusée de dénonciation calomnieuse, la policière Sandra Bertin entendue par la justice

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La policière municipale est poursuivie pour dénonciation calomnieuse après avoir accusé des hauts gradés de la police de lui avoir demandé de modifier son rapport sur le dispositif de sécurité en place le soir de l'attentat du 14-Juillet 2016.

Presque neuf ans après le drame, Sandra Bertin va être entendue par la justice ce jeudi 13 mars. Cette policière municipale surveillait les caméras de surveillance au centre de supervision urbain de Nice le soir de l'attentat du 14 juillet 2016 qui a fait 86 morts. Elle est accusée de dénonciation calomnieuse par Myriam B., en poste à la direction centrale de la sécurité publique au moment des faits, qui a porté plainte contre elle.

Quelques jours après l'attentat, Sandra Bertin a émis un signalement auprès du procureur de la République. Elle a dénoncé des pressions exercées par des hauts gradés de la police nationale qui lui ont, selon elle, demandé à plusieurs reprises de modifier son rapport, notamment concernant le dispositif de sécurité mis en place, le nombre de policiers ainsi que leur emplacement.

Sans nouvelle de l'instruction, la policière a déposé une nouvelle plainte en 2017 pour abus d'autorité et escroquerie aggravée. Elle a été classée sans suite. Selon Sandra Bertin, Myriam B. a participé à ces pressions, tout comme le ministère de l'Intérieur qui lui a demandé de modifier son rapport. Elle a assuré l'existence de plusieurs échanges et appels à ce sujet.

La policière relaxée en 2017

Le locataire de Beauvau du moment, Bernard Cazeneuve, a toujours nié les faits et a porté plainte pour diffamation publique en son nom et celui de la police nationale. Des accusations pour lesquelles Sandra Bertin a été relaxée en 2017.

Le dispositif de sécurité est un enjeu majeur pour les victimes et familles de victimes de l'attentat. Lors du procès de 2022, de nombreuses dénonciations ont été faites à la barre contre un dispositif jugé défaillant.

Une enquête sur la sécurité mise en place par la municipalité et la préfecture a été ouverte en juillet 2023 pour "mise en danger de la vie d'autrui" puis requalifiée des faits "d'homicide et blessures volontaires". L'instruction a été transmise à une juridiction spécialisée du tribunal judiciaire de Marseille.

Manon Aversa avec Emilie Roussey