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Attentat de la basilique de Nice: Brahim Aouissaoui fait appel, son avocat évoque "un principe de survie"

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Brahim Aouissaoui, condamné à la perpétuité non-compressible pour l'attentat de la basilique de Nice en 2020, a fait appel lundi 3 mars de la décision de la cour d'assises spéciale de Paris. Son avocat explique vouloir éviter une "peine de mort sociale".

"La seule possibilité." Brahim Aouissaoui, condamné par la cour d'assises spéciale de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité accompagnée d'une période de sûreté non-compressible pour l'attentat de la basilique de Nice, a fait appel de la décision ce lundi 3 mars.

"Il faut comprendre que ce n'est pas vraiment un choix. En réalité, c'est un principe de survie", a expliqué au lendemain de l'annonce son avocat maître Martin Méchin sur BFM Nice Côte d'Azur.

En première instance, celui qui a avoué lors de son procès être l'assaillant de l'attaque au couteau mortelle au sein de la basilique de Nice en 2020, a été condamné à la peine la plus lourde du code pénal. La prison à vie, sans possibilité d'aménagement pendant au moins 30 ans.

"Quand on est condamné à une peine qui ne vous laisse aucune perspective, rien qui ne permette d'espérer quelque chose, c'est un principe de survie que de faire appel. Parce que ne pas faire appel ça aurait été, j'utilise une expression provocatrice, accepter de se laisser enterrer vivant", précise l'avocat de Brahim Aouissaoui.

"Une peine de mort sociale"

Avec cet appel, maître Martin Méchin reste réaliste. Il ne demande pas la libération de son client, qui n'a lors de son procès émis aucun regret et a justifié ses actes. "Quelle que soit la peine proposée en appel, ce sera une peine extrêmement lourde. Je vais être franc, il paraît difficile d'éviter une peine de réclusion criminelle à perpétuité."

Le but de cet appel est de donner une perspective à son client, encore très jeune. "La question est de se dire: 'je ne peux pas accepter physiquement et psychologiquement, de ne rien faire alors que j'ai été condamné quasiment à une peine de mort sociale'."

Selon lui, sa condamnation est "une peine de mort qui ne dit pas son nom, c'est-à-dire à rester enfermé dans des conditions d'isolement extrêmement strictes pendant toute ma vie."

Les avocats des parties civiles ont d'ores et déjà réagi à l'annonce du recours en appel de Brahim Aouissaoui. Maître Philippe Soussi, avocat de l'époux de Nadine Devillers, l'une des trois personnes assassinées, évoque une décision "sans surprise" qui s'annonce être "une souffrance supplémentaire" pour les familles des victimes.

Juliette Moreau Alvarez