"Je sais le poids de l'histoire": Marine Tondelier s'excuse après avoir déclaré qu'une élue de la flottille pour Gaza allait être "déportée" par Israël

Il est reproché à la cheffe des Écologistes Marine Tondelier d'avoir déclaré ce vendredi 10 octobre qu'une procédure de "déportation" était engagée contre l'eurodéputée Mélissa Camara, détenue en Israël pour avoir participé à la flottille humanitaire pour Gaza.

Après la polémique, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier présente ses "excuses". Il a été reproché à la conseillère régionale des Hauts-de-France d'avoir déclaré sur TF1 ce vendredi que l'eurodéputée écologiste Mélissa Camara - détenue en Israël après avoir été arrêtée alors qu'elle faisait partie d'une flottille humanitaire en direction de Gaza - allait être "déportée". L'élue nordiste doit être expulsée vers la Jordanie ce dimanche avant de revenir en France lundi.

"J’ai dit qu’une procédure de 'déportation' était engagée, en m’excusant par avance de ce terme que j’étais embêtée de prononcer mais qui était le terme juridique que j’avais sous les yeux. Le mot n'était pas approprié, et, en réalité, mal traduit dans les documents qui m'ont été remis. Je m’en excuse", a déclaré Marine Tondelier sur X ce samedi 11 octobre.

"Le mot anglais 'deportation', qui n’a pas la même charge émotionnelle dans le monde anglo-saxon qu’en France, vaut à la fois pour nos mots français 'déportation' et 'expulsion'", s'est-elle expliquée.

"Je sais le poids de l'histoire"

La patronne des Écologistes a assuré ne souhaiter "en aucun cas" "promouvoir des amalgames qui sont contraires à (ses) valeurs et (son) éthique".

"Je sais le poids de l'histoire, l'importance de la question mémorielle, et je souhaite que cette polémique cesse car elle ne reflète en aucun cas une vérité politique. Moi et mon parti nous battons quotidiennement contre l'ignominie du confusionnisme voire de l'antisémitisme", a-t-elle abondé.

Le présentateur de TF1 Bruce Toussaint avait notifié à son invitée ce vendredi qu'il jugeait l'expression "déplacée". Ce à quoi, Marine Tondelier avait répondu "utiliser le terme employé par les autorités elles-mêmes".

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi a estimé que Marine Tondelier commettait ainsi "une faute à la fois historique et morale". "La déportation, la vraie, arrachait des personnes innocentes à leur pays pour les envoyer à une mort programmée. Les participants à la flottille, eux, sont reconduits dans leurs pays, où ils retrouvent leur vie habituelle", a-t-il déclaré sur X.

Juliette Brossault