Affaire Maëlys: Nordahl Lelandais explique avoir donné une claque à la fillette qui a entraîné sa mort
Nordahl Lelandais avait jusqu'alors refusé de fournir des détails sur les circonstances dans lesquelles est morte Maëlys le 27 août dernier, avançant uniquement l'avoir tuée "involontairement". Le 19 mars dernier, l'ex-militaire de 35 ans, mis en examen pour les meurtres de la fillette et du caporal Arthur Noyer, a livré un scénario détaillé aux magistrats instructeurs chargés de l'enquête sur la mort de Maëlys. Selon sa version des faits, Nordahl Lelandais a donné une claque à la petite fille alors qu'elle se trouvait dans sa voiture. Ce coup, selon lui, aurait entraîné sa mort, ce qui reste à vérifier par des preuves techniques.
Une "claque" donnée à Maëlys
D'après nos informations, Nordahl Lelandais a raconté, lors de sa dernière audition devant les juges, sa version de la nuit du 26 au 27 août 2017 lorsque Maëlys a disparu. L'ex-militaire, reconverti en éducateur canin, a rencontré la fillette lors d'une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin. La petite fille, qui était passionnée par les chiens, est montée dans son véhicule pour que Nordahl Lelandais l'emmène voir ses bêtes, explique ce dernier. Toujours selon ses dires, l'enfant a paniqué pendant le trajet, lui a demandé à ce qu'il fasse demi-tour, puis s'est mise à hurler. C'est là que Lelandais explique avoir donné une claque à Maëlys, provoquant une perte de connaissance.
Lors de son audition, Nordahl Lelandais poursuit son récit. La petite fille inconsciente, il affirme avoir stoppé son véhicule puis pris le pouls de l'enfant. Constatant qu'elle est morte, il se dit qu'il a fait "une connerie" et décide de l'amener dans la cabane près du domicile de ses parents à Domessin, en Savoie. Le suspect dit encore être retourné par la suite à la fête de mariage, à moins de cinq kilomètres. Ce n'est que quelques heures plus tard qu'il affirme être revenu chercher Maëlys pour la déposer dans le massif de la Chartreuse, à l'endroit où la quasi-totalité des restes du corps ont été découverts le 14 février dernier, sur ses indications.
Une version à vérifier
La véracité de la version avancée par Nordahl Lelandais nécessite d'être vérifiée par les enquêteurs, qui doivent s'appuyer sur des indices matériels et sur les conclusions de l'autopsie, pour la corroborer ou non. Il reste que dans cette affaire, l'ex-militaire ne s'est exprimé face aux gendarmes ou aux juges, que lorsqu'il était confronté à des preuves techniques fortes. Après avoir nié en bloc pendant six mois, il n'avait finalement reconnu avoir tué Maëlys que lorsqu'une infime goutte de sang de l'enfant avait été retrouvée sous un tapis de sa voiture.
Ce récit est en effet apporté quelques jours après la publication dans la presse des premiers résultats de l'autopsie concernant l'enfant et qui font état que sa mâchoire a été fracturée. Par cette claque? Autre élément: les gendarmes avaient déjà acquis la certitude que l'homme s'est changé durant la soirée. Il avait alors expliqué, dans un premier temps, l'avoir fait car son short était taché de vomi. Le 19 mars, il a raconté au juge que ce vêtement était en réalité couvert de sang. Par ailleurs, plusieurs images du véhicule de Nordahl Lelandais avaient été prises alors qu'il quittait la fête de mariage, la nuit de la disparition. A son bord, une silhouette blanche portant des habits similaires à ceux de Maëlys, ce qui pourrait confirmer ces allers-retours décrits devant le juge.
A l'inverse, Nordahl Lelandais est plus prolixe dans l'autre affaire de meurtre dans laquelle il est mis en examen. Après avoir affirmé avoir pris en stop Arthur Noyer le soir de sa disparition, spontanément, le 29 mars dernier, il a déclaré aux juges d'instruction l'avoir tué, toujours de manière involontaire, au cours d'une bagarre. Toujours selon ses dires, le caporal est tombé en arrière. Nordahl Lelandais affirme n'avoir pu constater que la mort du jeune militaire, dont des ossements ont été découverts en septembre dernier sur les hauteurs de Montmélian en Savoie. Dans les deux cas, l'ancien maître-chien avance donc la thèse de l'accident