Affaire Jubillar: quand la nouvelle compagne du mari livrait ses craintes aux enquêteurs

Lors d'une audition comme témoin, Séverine L. décrivait son compagnon Cédric Jubillar comme "manipulateur" et "bipolaire". Depuis, elle ne cesse de clamer son innocence.

Séverine L. est depuis ce mercredi matin placée en garde à vue pour "recel de cadavre". Cette femme de 44 ans, en couple avec Cédric Jubillar depuis le mois d'avril dernier, est entendue par les enquêteurs. A-t-elle participé de près ou de loin à la dissimulation du corps de Delphine Jubillar, toujours introuvable? Son nouveau compagnon lui a-t-il fait des confidences? Autant de questions qui intéressent les gendarmes qui n'excluent pas cette hypothèse.

Si aujourd'hui, Séverine L. clame haut et fort l'innocence de Cédric Jubillar, certaines de ses déclarations passées ont permis d'émettre des doutes sur la personnalité du suspect numéro un dans la disparition de l'infirmière de 34 ans, il y a tout juste un an. Entendue par les enquêteurs le 16 juin dernier en qualité de témoin, Séverine L. décrivait son nouveau comapgnon comme "manipulateur" et "bipolaire".

"Parfois je pense qu'il n'a rien pu faire à Delphine, on dirait même qu'il est un peu bête, mais à d'autres moments il réagit violemment et ne paraît pas si bête que ça", souffle-t-elle devant les gendarmes.

"Il y allait par obligation"

Au cours de cette audition, elle parle du caractère violent de Cédric Jubillar notamment envers ses enfants à qui il tire les oreilles ou à qui il donne des "baffes". "Cédric dit même que ses enfants doivent avoir peur de lui", ajoute celle qui est en couple avec le suspect numéro dans la disparition de Delphine Jubillar depuis le mois d'avril.

Si elle connait "de vue" Cédric Jubillar, ami de l'un de ses enfants, depuis longtemps, elle n'a réellement sympathisé avec lui qu'après une battue organisée pour retrouver l'infirmière disparue. Quelques semaines plus tard, Cédric Jubillar postait sur les réseaux sociaux une photo avec sa nouvelle compagne. Jusqu'à la mise en examen et le placement en détention de ce dernier, Séverine L. et le peintre ont partagé de nombreux moments.

"Avec le recul, je ne l'ai jamais vraiment vu chercher sa femme, dit-elle aux enquêteurs en juin dernier. Je l'ai accompagné à un rassemblement il y a quelques semaines j'ai eu l'impression qu'il y allait juste par obligation pour se montrer."

"Un acharnement"

Sur BFMTV, son avocat Me Johann Ricci, évoque aujourd'hui "des petites phrases sorties de leur contexte" pour qualifier les premières déclarations de sa cliente. Car depuis plusieurs mois, Séverine L. clame l'innocence de Cédric Jubillar. "Pour moi, le vrai coupable court toujours", plaidait-elle sur BFMTV en juillet, assumant apporter toute sa "confiance"à l'artisan-peintre. Depuis l'incarcération de ce dernier, placé à l'isolement, ils s'échangent régulièrement des courriers.

"Cela fait six mois que Cédric est à l'isolement, ça commence à faire long. Il répète les mêmes choses depuis le début mais on le garde en détention provisoire et à l'isolement, je ne comprends pas (...) Ça devient de l'acharnement", a-t-elle dénoncé au début du mois de décembre sur BFMTV.

Par l'intermédiaire de son avocat, Séverine L. assure ne pas être liée de près ou de loin à la disparition de Delphine Jubillar. "Elle est encore une des seules à le soutenir, elle maintient son amour pour lui, elle clame son innocence, a fortiori elle dénie avoir participé à un recel de cadavre. Elle maintiendra, comme elle l’a toujours maintenue, son innocence."

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV