"J'ai commis le crime parfait": les avocats de Jubillar dénoncent des propos "sortis de leur contexte"

Dans une conversation datant de mai dernier, Cédric Jubillar, maintenu en détention provisoire depuis le 18 juin après la disparition de sa compagne Delphine Jubillar intervenue en décembre 2020, se présentait comme le "meurtrier parfait". "N'oublie pas que j'ai commis le crime parfait", avait-il déclaré à sa demi-sœur Enola, selon une écoute téléphonique révélée par BFMTV ce lundi.
Des déclarations "hors-contexte"
Mais pour Emmanuelle Franck, l'avocate de Cédric Jubillar, ces dernières révélations relèvent d'éléments pris "hors contexte".
"Ce n'est absolument pas un élément nouveau. Il est dans le dossier depuis le mois de mai, mais aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi, il est pris complètement hors-contexte. En réalité, il n'a jamais interrogé les gendarmes, dans la mesure où il ressort de manière évidente de cette écoute téléphonique que ces propos étaient dits dans le ton de l'ironie", a défendu l'avocate sur BFMTV ce lundi.
Et bien qu'elle estime qu'"on pourra considérer que chacun place où il veut l'ironie", Emmanuelle Franck assure que son client "n'a jamais été interrogé là-dessus, les gendarmes ayant conscience que c'était un élément qui ne devait pas être pris hors-contexte". Si bien que la conversation ne ferait pas partie des "éléments graves et concordants" à son encontre ayant justifié sa mise en détention provisoire.
"Ça ne fait pas partie des éléments là, et ce n'est pas l'avocat de la défense qui le dit, ce sont tant les gendarmes que les juges d'instruction, qui n'ont même pas pris le soin de poser une question une seule fois sur cette écoute téléphonique", déclare Emmanuelle Franck.
Même constat pour Alexandre Martin, le second avocat de Cédric Jubillar. "C'est une phrase qui est totalement sortie de son contexte. [...] C'est sur le ton de l'ironie, il parle à sa sœur qui lui dit qu'elle est embêtée au lycée, et il va dire "écoute, si jamais on t'embête, tu leur dis que tu es la sœur de Cédric, et que je suis le meurtrier parfait"", a-t-il estimé, également sur BFMTV.
Placé à l'isolement
Ce n'est pas la première fois que Cédric Jubillar évoque avec légèreté la possible mort de la mère de ses enfants. Ainsi, le 21 mars dernier, lors d'une battue à Cagnac-les-Mines, il parle à une participante en disant "se mettre à la place d'un meurtrier potentiel", alors qu'on ignore toujours si elle est morte.
"Je tue quelqu'un, je le fous dans un lac. Je lui ouvre peut être pas le bide, mais je leste (le corps). Parce que tu sais très bien qu'un corps flotte. Tu sais très bien qu'un corps flotte, donc tu lestes, t'envoies au fond", confie-t-il alors.
Pour son avocate, "il faut dans ce dossier arrêter de présenter tous les jours des éléments comme étant des révélations, alors qu'elles n'en sont pas [...], et il faut arrêter de les prendre de façon hors contexte quand ça ne doit pas être pris comme élément à charge".
Emmanuelle Franck considère désormais que d'autres pistes doivent être explorées, à la veille du premier anniversaire de la disparition de Delphine Jubillar, qu'elle n'a cependant pas tenu à détailler au micro de BFMTV.
Après le rejet de ses dernières demandes de remise en liberté, une nouvelle a été déposée le 7 décembre. Et en attendant la décision, Emmanuelle Franck a déjà déclaré sa volonté de faire appel en cas de nouveau rejet. Son client, placé à l'isolement, "commence à s'effondrer", selon elle.