Affaire Grégory: 40 ans après, l'avocat des époux Villemin estime que "des langues peuvent se délier"

L'ancien avocat Thierry Moser - Image d'illustration - Jean-Christophe Verhaegen
L'affaire Grégory connaîtra-t-elle un dénouement? Auprès de France Bleu, Me Thierry Moser, avocat qui accompagne Christine et Jean-Marie Villemin, estime que de nouveaux rebondissements dans cet épineux dossier sont encore possibles. L'enfant de quatre ans a été retrouvé mort noyé dans la Vologne, il y a 40 ans, le 16 octobre 1984.
"Je crois qu'il y a un certain espoir", explique-t-il à la radio ce mercredi 16 octobre.
Selon l'ancien homme de loi, il est inenvisageable que, même quatre décennies plus tard, des individus qui possèdent des informations sur les circonstances de la mort de l'enfant gardent encore le silence.
"Je suis peut-être un petit peu naïf en vous disant cela, mais je voudrais penser qu'il y a des gens possédant une conscience morale, possédant des informations sur ce dossier, qui pourraient enfin mettre ces informations à la disposition de la justice", ajoute-t-il.
"Les langues peuvent se délier"
Ce n'est pas la première fois que Me Thierry Moser fait preuve d'optimisme dans sa quête de vérité. Invité en février 2024 sur l'antenne de BFMTV, celui-ci l'avait assuré, "il y a encore des possibilités d'élucidation de ce crime épouvantable."
"Aujourd'hui, nous savons, nous croyons savoir, nous pensons savoir et nous savons certainement qui a fait quoi, comment, pourquoi, dans ce dossier", indiquait-il.
Et l'avocat d'ajouter: "on a des convictions, mais il faut les démontrer. On compte sur le fait que des langues peuvent se délier et sur les progrès de la science."
Dossier tentaculaire
40 ans plus tard, le mystère du meurtre de Grégory Villemin reste entier et laisse derrière lui un dossier tentaculaire. "17.765 pièces de procédure, 42 tomes, sept magistrats instructeurs", résume pour l'AFP Philippe Astruc, procureur général à Dijon, où l'enquête est encore instruite.
L'affaire a connu en 2017 un nouveau tournant, près de 10 ans après la réouverture du dossier en 2008, avec la mise en examen pour enlèvement, sur la base d'éléments nouveaux, de Murielle Bolle. Un an plus tard, la mesure était annulée en raison d'un vice de procédure.
"La justice a été complètement lamentable. Le juge d'instruction était incompétent", résume Thierry Moser. Le concerné, l'ancien juge Jean-Michel Lambert, ne peut répondre: il s'est donné la mort le 11 juillet 2017.
"Je dis stop"
Dimanche passé, Marie-Ange Laroche, veuve de Bernard Laroche, tué par le père du petit Grégory, qui estimait qu'il s'agissait du meurtrier de son fils, a évoqué sur BFMTV les dramatiques dommages que l'affaire du même nom a laissé.
"(C'est) compliqué, on a été détruits, broyés, et aujourd'hui, ça continue", souffle-t-elle, des sanglots dans la voix. "Bernard Laroche en a souffert, mes enfants en ont souffert et maintenant mes petits-enfants en souffrent. Je dis stop", clame-t-elle, assurant que son mari est innocent. "Il n'aurait jamais fait de mal à un enfant", assure-t-elle.