Affaire Grégory: pourquoi Jacqueline Jacob, grand-tante de l'enfant, est convoquée devant la justice

La grand-tante du petit Grégory Villemin, tué en octobre 1984 à Lépanges-sur-Vologne, dans les Vosges, va être à nouveau entendue par la justice vendredi 5 septembre. Elle est soupçonnée d'avoir écrit la lettre de revendication du meurtre.

Nouveau rebondissement dans un dossier vieux de 41 ans. Jacqueline Jacob, la grand-tante du petit Grégory Villemin, tué en 1984 et dont le meurtre n'a jamais été résolu, est convoquée par la justice ce vendredi 5 septembre, selon l'AFP et L'Est républicain.

"Elle est convoquée le 5 septembre", a déclaré à l'AFP son avocat Me Frédéric Berna, dimanche.

Au terme de cette convocation, la mise en cause, aujourd'hui âgée de 80 ans, pourrait être mise en examen pour "association de malfaiteurs criminelle".

Soupçonnée d'être l'un des "corbeaux"

Si la grand-tante du petit garçon, tante par alliance de Jean-Marie Villemin, doit être entendue cette fois-ci, c'est qu'elle est dans le viseur de la justice notamment depuis des analyses réalisées en 2017 à partir des courriers et appels anonymes reçus par les parents de la victime.

Ces nouvelles expertises en graphologie (c'est-à-dire l'observation et l'analyse d'une écriture) et en stylométrie avaient désigné Jacqueline Jacob comme l'un des "corbeaux" du dossier, autrice du courrier anonyme revendiquant le meurtre de l'enfant, retrouvé ligoté et noyé à Lépanges-sur-Vologne, le 16 octobre 1984.

On la soupçonne également d'être la personne ayant passé un coup de téléphone à ses parents, confirmant le meurtre.

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En juin 2017, après ces révélations, Jacqueline Jacob avait été mise en examen pour "enlèvement et séquestration suivie de mort". Entendue par la justice à l'époque, cette dernière avait fait le choix de garder le silence, tandis que son mari avait indiqué ne se souvenir de rien. Moins d'un an plus tard, cette mise en examen avait été annulée par la chambre d'instruction de Dijon.

"Elle n'a strictement rien à se reprocher"

Il faudra alors attendre huit ans pour que la question d'une nouvelle mise en examen de Jacqueline Jacob fasse son retour à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon.

Le 18 juin dernier, un supplément d'information a finalement été ordonné afin que la mise en cause soit à nouveau entendue et possiblement mise en examen, cette fois pour "association de malfaiteurs criminelle". Par le biais d'un communiqué de ses avocats, Jacqueline Jacob a alors réaffirmé "sa totale innocence".

"Elle nous dit qu'elle n'a strictement rien à se reprocher, qu'elle n'a écrit aucun de ces courriers, que c'est n'importe quoi, que c'est farfelu", indiquait dimanche à l'AFP Me Frédéric Berna, qui la défend aux côtés de Mes Stéphane Giuranna et Alexandre Bouthier.

En janvier 2021, les époux Jacob avaient accordé une interview à BFMTV, une première depuis le meurtre de Grégory. "Nous n'avons rien à nous reprocher", clamaient-ils alors, Jacqueline Jacob ajoutant n'avoir "jamais écrit un courrier". "Nous faire accuser, c'est la pire des choses. Ils se sont trompés de A à Z, sur toute la ligne", affirmaient-ils.

Elisa Fernandez avec AFP