Affaire Grégory: qui est Jacqueline Jacob, la grand-tante du petit garçon et que la justice veut interroger?

Marcel et Jacqueline Jacob accordent une interview à BFMTV, diffusée le 31 janvier 2021 - BFMTV
Le 14 juin 2017, les époux Jacob, Marcel et Jacqueline, ont été placés en garde à vue. Quelques jours plus tard, le couple est mis en examen pour "enlèvement et séquestration suivie de mort", dans une affaire datant de 1984: l'enlèvement et le meurtre du petit Grégory Villemin, dans les Vosges. Le 16 mai 2018, les poursuites visant le couple, grand-oncle et grand-tante du garçonnet, avaient finalement été annulées pour vice de forme.
Plus de 40 ans après le meurtre du petit Grégory, l'affaire a connu un énième rebondissement ce mercredi 18 juin: la justice a ordonné un nouvel interrogatoire de sa grand-tante.
La tante par alliance de Jean-Marie Villemin
Jacqueline Jacob sera convoquée en vue d'une possible mise en examen pour "association de malfaiteur criminelle", comme l'a annoncé le procureur général de la cour d'appel de Dijon, Philippe Astruc. Cette audition "ne devrait pas intervenir avant quelques mois", a-t-il précisé.
Depuis l'annulation des poursuites contre les époux Jacob, de nouvelles expertises ont eu lieu et la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon, qui supervise le dossier depuis 2008, a listé en début d'année tous les "éléments qui concernent Jacqueline Jacob", a expliqué le magistrat. Ces éléments qui "ne suffisaient pas" à la poursuivre pénalement selon le parquet général, contredit finalement par la chambre d'instruction qui a ordonné l'interrogatoire de la grand-tante.
Jacqueline Jacob, aujourd'hui âgée de 80 ans, est la tante par alliance de Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory. Le couple Jacob réside à Aumontzey, dans les Vosges. En 1984, année du meurtre, ils comptaient parmi leurs voisins l'un des frères de Jean-Marie Villemin, et Bernard Laroche, inculpté du meurtre avant d'être relâché, et tué en 1985 par le père de Grégory.
Accusée d'être l'un des "corbeaux"
Pourquoi la justice continue de s'intéresser à l'octogénaire? Jacqueline Jacob avait été désignée par une expertise en graphologie comme l'auteur d'une lettre anonyme menaçante adressée en 1983 aux parents du petit Grégory, d'où sa mise en examen en 2017. Lors de son audition, elle avait gardé le silence tandis que son mari soutenait ne se souvenir de rien.
Depuis le début de l'affaire, le 16 octobre 1984, jour où Grégory Villemin, 4 ans, a été retrouvé mort, ligoté dans la Vologne, les époux Jacob nient toute implication. En janvier 2021, le couple a accordé une interview à BFMTV, la première depuis le meurtre de Grégory.
"Nous n'avons rien à nous reprocher", y assuraient en cœur Marcel et Jacqueline Jacob. Le jour des faits, ils affirment qu'ils travaillaient à l'usine. Quant aux courriers anonymes de menaces reçus par les parents du petit Grégory, ils nient également toute implication.
"Je n'ai jamais écrit un courrier", assurait sur BFMTV Jacqueline Jacob. "Nous n'avons pas d'idée" sur l'identité de l'auteur de ces lettres mais "nous faire accuser, c'est la pire des choses", expliquait le couple. "Ils se sont trompés de A à Z, sur toute la ligne."
Dans cette interview, les époux Jacob sont revenus sur "une vie et une famille broyées". "C'est un enfer", confiaient-ils à l'unisson. "Tuer un enfant, ce n'est pas possible", expliquaient-ils, tout en répétant que ce qui leur arrive est également "monstrueux".