Affaire Grégory: Marie-Ange Laroche, veuve de Bernard Laroche, se dit "détruite", 40 ans après la mort du petit garçon

Veuve de Bernard Laroche, tué par Jean-Marie Villemin, Marie-Ange Laroche se confie sur BFMTV sur ses difficultés ce dimanche 13 octobre, près de 40 ans après la mort du petit Grégory.
"(C'est) compliqué, on a été détruits, broyés, et aujourd'hui, ça continue", souffle-t-elle, des sanglots dans la voix.
"Bernard Laroche en a souffert, mes enfants en ont souffert et maintenant mes petits-enfants en souffrent. Je dis stop", clame-t-elle, assurant que son mari est innocent. "Il n'aurait jamais fait de mal à un enfant", assure-t-elle.
"Je suis plus en colère" aujourd'hui qu'il y a quelques années, dit-elle, reconnaissant être agacée de voir son mari disparu être toujours considéré comme le premier suspect dans la mort de Grégory. "Ça a été un acharnement complet sur Bernard", déplore-t-elle.
Son mari un temps soupçonné
Bernard Laroche a été tué en 1985 par le père du petit Grégory Jean-Marie Villemin qui estimait qu'il s'agissait du meurtrier de son fils. Bernard Laroche avait été inculpé dans cette affaire en 1984 avant d'être remis en liberté quelques mois plus tard.
Marie-Ange Laroche a obtenu la condamnation de l'État pour "faute lourde" dans la mort de son époux, le tribunal ayant estimé que les pouvoirs publics n'avaient pas suffisamment pris en compte les intentions homicides de Jean-Marie Villemin.
Grégory Villemin, 4 ans, a été retrouvé mort dans la Vologne, dans les Vosges, en 1984. Son meurtre n'a jamais été résolu.
"On a enlevé un père"
Marie-Ange Laroche assure également sur BFMTV ce dimanche qu'elle ne pardonnera "jamais" à Jean-Marie Villemin d'avoir tué son mari. "On a enlevé un père, un grand-père", dit-elle.
La veuve de Bernard Laroche revient par ailleurs sur sa soeur Murielle Bolle, qui avait incriminé son mari dans une première déposition.
Elle se dit persuadée que sa soeur n'est pas impliquée dans la mort du petit Grégory, tout comme son mari. "Je pense qu'elle n'aurait pas pu vivre avec ça sur la conscience", assure Marie-Ange Laroche.
"Je n'y crois plus"
Par ailleurs, Marie-Ange Laroche réaffirme qu'elle n'a pas frappé sa soeur Murielle Bolle après sa déposition, peu après la mort de Grégory, comme elle en a été accusée.
"On n'a jamais frappé Murielle pour qu'elle change son témoignage", martèle Marie-Ange Laroche.
Murielle Bolle, âgée de 15 ans au moment de la mort de Grégory, a été mise en examen en 2017 pour "enlèvement suivi de mort" et emprisonnée durant 38 jours. Mais cette mise en examen est invalidée pour vice de procédure l'année suivante.
Quarante ans après les faits, Marie-Ange Laroche dit avoir perdu en partie espoir de connaître "la vérité" sur les auteurs du meurtre de Grégory. "J'y croyais, mais je n'y crois plus", concède-t-elle.