Affaire Benalla: des photos inédites de l'interpellation

Un groupe de manifestants en pleine interpellation avec les forces de l'ordre, ainsi qu'Alexandre Benalla et Vincent Crase place de la Contrescarpe à Paris. - Naguib-Michel Sidhom
De nouvelles images viennent témoigner de la violente interpellation d'un manifestant le 1er mai dernier place de la Contrescarpe à Paris. Sur les photos, on distingue clairement Alexandre Benalla et Vincent Crase, les collaborateurs d'Emmanuel Macron, malmener le jeune homme sous l'oeil des CRS.
Ni gendarme, ni policier, Alexandre Benalla était responsable de la sécurité d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Mais impossible pour lui d'occuper un poste équivalent depuis que l'ancien candidat a été élu président de la République, puisque c'est désormais le GSPR (Groupe de sécurité de la présidence de la République) qui est en charge de sa sécurité du président.
Vincent Crase, l'homme au crâne rasé, est quant à lui un ancien réserviste de gendarmerie. Comme Alexandre Benalla, il se trouve ce vendredi en garde à vue pour des faits de violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public, d'usurpation de fonctions, de port illégal d'insignes réservés à l'autorité publique et de complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéosurveillance. Il avait déjà été écarté par la présidence de la République pour des faits similaires.

Sur cette première photo ci-dessus, on perçoit d'abord Alexandre Benalla et Vincent Crase, les deux collaborateurs de la présidence de la République, "prendre en charge" violemment le jeune homme sous le regard des policiers, le tirant par le bras pour le maîtriser. Bien qu'il ne soit pas policier, Alexandre Benalla est bel et bien affublé d'un casque de police de maintien de l'ordre.

Sur cette deuxième image datée du 1er mai (toujours ci-dessus), le manifestant est rudoyé par Alexandre Benalla, l'homme à la capuche et au casque et l'homme au crâne rasé, Vincent Crase. Certains jeunes filment la scène avec leurs smartphones.

La photographie ci-dessus illustre la violence du corps-à-corps entre le manifestant et les deux hommes mis en cause aujourd'hui. Ce sont bien les deux collaborateurs de l'Elysée qui le mettent à terre, sous le regard des policiers. L'un d'entre eux semble vouloir leur prêter main forte.

Après le corps-à-corps, le manifestant est genoux à terre place de la Contrescarpe, pendant que deux jeunes témoins capturent des images grâce à leurs smartphones.

Sur cette dernière photo, les CRS procèdent à l'interpellation des manifestants, tandis qu'Alexandre Benalla est en train d'écarter un photographe. On distingue aussi nettement (au milieu de l'image) une jeune femme de dos, châtain et vêtue d'une veste kaki, à qui il s'en était pris quelques minutes auparavant. Sur une autre vidéo, on voit Alexandre Benalla emmener la jeune fille avec lui et tenter à deux reprises de la mettre au sol, avant de rejoindre Vincent Crase, ex-chargé de mission à l'Elysée.
Ce vendredi matin, Alexandre Benalla a été placé en garde à vue à Paris. Il est soupçonné de faits de violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public, d'usurpation de fonctions, de port illégal d'insignes réservés à l'autorité publique et de complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection. Le collaborateur d'Emmanuel Macron est également visé par une procédure de licenciement à l’Elysée.
Trois policiers parisiens ont également été suspendus, soupçonnés d'avoir extrait des images de caméras de vidéosurveillance de la Ville de Paris montrant Alexandre Benalla sur la place de la Contrescarpe, au moment des faits.