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Crack à Paris: après l'évacuation des toxicomanes, les riverains des jardins d'Eole redécouvrent leur quartier

130 consommateurs de crack ont été évacués vendredi du quartier des jardins d'Eole puis déplacés porte de la Villette. Un soulagement pour les habitants qui questionnent quand même cette évacuation.

Aux abords des jardins d'Eole, dans le nord-est de Paris, le calme est revenu cinq jours après l'évacuation de 130 toxicomanes par les forces de l'ordre. Soulagés, les habitants redécouvrent leur quartier.

"On revient 2-3 ans en arrière. Le quartier a toujours été chaud, c'est une chose. Mais on revient, on se balade, on vit bien. On n'est pas au qui-vive. Il y a une tranquillité qu'il n'y avait plus et les gens sont apaisés tout simplement", témoigne cet habitant au micro de BFM Paris.

Entre deux moments de tranquillité, dans des rues propres et quasiment vides, les riverains parlent d'un "gros soulagement".

"Un soulagement au détriment d'un autre quartier"

En mai dernier, les toxicomanes de crack ont été autorisés à se regrouper le soir dans les jardins d'Eole dans le but de limiter les nuisances avant d'être évacués fin juin.

Cinq mois plus tard, les habitants peuvent de nouveau accéder au parc. "Ca fait plaisir de retrouver le parc, on va pouvoir être un peu plus sereins" affirme cette riveraine qui regrette néanmoins que les toxicomanes "aient juste été déplacés et pas pris en charge avec des mesures sanitaires qui les aideraient à sortir de cette vie".

De nombreux habitants questionnent l'évacuation des consommateurs qui a eu lieu vendredi dernier.

"Il y a un soulagement mais au détriment d'un autre quartier qui est le quartier de la Cité des sciences, de la Villette, qui est le quartier des villes d'Aubervilliers et de Pantin et qui va toucher d'autres communes limitrophes du 93 (Seine-Saint-Denis)", affirme Tarak Sassi, moniteur sport et insertion.

Une réunion prévue jeudi

Les toxicomanes ont en effet été déplacés par les forces de l'ordre, aux abords de la place Auguste Baron, porte de la Villette. Un "secteur sans riverains aux abords immédiats" d'après la préfecture de police, ce que le voisinage dément. Les habitants d'Aubervilliers et de Pantin ont prévu de manifester en fin d'après-midi pour protester contre ce déplacement.

De leur côté, une trentaine d'élus de Seine-Saint-Denis ont interpellé le Premier ministre et dénoncent le "mépris" que ressent la population du département, déjà touchée par la pauvreté.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a quant à lui affirmé ce mercredi matin sur BFMTV que cette solution n'est que "temporaire" que "la mairie de Paris doit proposer des lieux" pour accueillir les toxicomanes. Une réunion est prévue jeudi matin avec le préfet d'Île-de-France, le préfet de police et la mairie de Paris.

Les riverains de la porte de la Villette ont eux prévu de manifester ce mercredi à 18h30 contre l'installation des toxicomanes près de chez eux.

Marine Langlois