Stalingrad: les consommateurs de crack évacués des jardins d'Éole

Les jardins d'Éole évacués. Le parc, où de nombreux toxicomanes se rassemblaient ont été évacués dans la nuit de mardi à mercredi à Paris.
Les consommateurs de crack se retrouvaient les soirs dans ces lieux depuis la mi-mai après l'évacuation de la place Stalingrad, décidée par le préfet de police, un lieu particulièrement fréquenté par les toxicomanes. Une solution qui se voulait temporaire, la mairie de Paris avait insisté pour ne pas "sacrifier" le parc.
Et maintenant, où vont aller les toxicomanes?
À l'heure actuelle, aucune solution de relocalisation n'a toutefois été donnée aux toxicomanes. Les associations de riverains craignent qu'ils investissent à nouveau l'espace public. Ce mercredi matin, Anne Hidalgo s'est rendue aux jardins d'Éole et a plaidé pour "une prise en charge thérapeutique des personnes toxicomanes, ce qui manque aujourd'hui dans notre pays."
"Il nous faut des médecins, des addictologues, il faut des psychiatres, il faut des infirmiers et des infirmières, il faut de l'hébergement, qui n'existe pas en nombre suffisant aujourd'hui pour les personnes toxicomanes", a poursuivi Anne Hidalgo.
Anne Hidalgo a affirmé avoir fait plusieurs propositions à l'État. "Si ces propositions ne sont pas suvies d'effet, nous prendrons nos responsabilités et nous ouvrirons des lieux avec des médecins, avec des psychiatres, avec des infirmiers, avec les associations que je salue", a-t-elle énuméré.
Délocaliser les centres d'accueil?
Invitée sur BFM Paris ce matin, Anne Souyris, adjointe à la maire de Paris en charge de la santé a elle aussi plaidé pour que les toxicomanes puissent être pris en charge dans de bonnes conditions sanitaires.
Il y a quelques semaines, le député du 19e arrondissement de Paris Mounir Majhoubi avait exprimé sur BFMTV son souhait d'installer des salles de consommations à moindre risque au coeur de la capitale et hors des quartiers concernés par cette problématique. Pour Anne Souyris, ce n'est pas une solution. Elle reconnaît qu'il ne faut pas agir "que sur les lieux qui sont directement concernés", mais "inutile de penser qu'on va le faire dans le 16e ou dans le 7e arrondissement, ça n'est pas vrai".
Conflits avec les riverains
La présence des toxicomanes est source de conflits dans le quartier de Stalingrad. "Il n’y a aucune surveillance de cette population qui est malade", dénonce Tarak, un riverain, auprès de BFM Paris. "On ne veut pas faire voter des obligations de soins et aujourd’hui, on en est là." Les associations de riverains vont continuer de manifester les mercredis, tant que ces personnes n’auront pas été prises en charge.
En fin de semaine dernière, les toxicomanes ont été visées par des tirs de mortiers aux alentours des jardins d'Éoles. Ce n'est pas la première fois que ce type d'incident se produit. Les habitants déplorent là encore le manque d'action des pouvoirs publics sur la question.